Le Maroc n’est certes pas ce qui se fait de mieux en matière de respect des droits de l’Homme et de liberté d’expression. Les journalistes marocains et militants sahraouis qui croupissent dans les sinistres geôles de Mohamed VI à cause de leurs opinions sont en effet légion. Dès lors, il devient de plus en plus difficile, voire impossible, pour les alliés et les complices européens de masquer aux yeux du monde cette accablant réalité. C’est ainsi que nous avons pu accéder à une lettre ouverte signée par pas moins de trente eurodéputés, représentant trois groupes parlementaires et issus d’une dizaine de pays du Vieux Continent, demandant au Makhzen de « libérer immédiatement et sans conditions les prisonniers politiques toujours détenus arbitrairement au royaume chérifien. Cette lettre est une initiative des « Amis du Rif », groupe composé de parlementaires européens et de l’organisation pour la liberté et des droits de l’homme (FHRO). La lettre s’adresse à l’oligarque et premier ministre Aziz Akhanouch. Juste après les félicitations d’usage liée à l’accession de cet ami de Mohamed VI au sommet de l’Exécutif, il y est immédiatement fait état de la « profonde inquiétude (des auteurs de la lettre) concernant la situation des droits de l’homme dans le Royaume du Maroc, en particulier dans la région du Rif. Depuis 2016, lorsque le mouvement a éclaté dans la campagne après la mort du vendeur de poissons Mohsen Fikri, malheureusement, la région a connu un large éventail de violations des droits de l’homme, selon les organisations internationales et locales de la société civile ». Très ironique, en cette ère de démocratisation de l’internet mobile où l’info documentée se transmet en temps réel, cette lettre s’appesantit sur la situation qui prévaut actuellement : « Nous avons appris que la liberté d’expression subit des pressions particulières. Les journalistes et les citoyens qui critiquent publiquement les autorités en ce qui concerne la corruption généralisée et l’absence de droits de l’homme fondamentaux dans le pays courent le risque d’être jugés. Nous avons appris que de nombreux activistes du Hirak sont comme Nasser Al-Zefzafi, Les candidats finaux au prix Sakharouf, Mohamed Jaloul et Nabil Ahmjik sont toujours emprisonnés pour des raisons politiques. Des journalistes comme Taoufik Bouachrin, Omar Al-Radi et Imad Stitou ont été condamnés après des procès douteux, selon des rapports d’observateurs fiables comme Amnesty International ». cette accablante lettre n’est hélas as la première du genre, ce qui dénote la complaisance et l’impunité dont continue de jouir Rabat de la part de certains dirigeants européens : « Nous tenons à mentionner nos précédentes correspondances du 4 septembre 2020, qui visent vos prédécesseurs à travailler selon les conseils du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, et le respect de toutes les conventions des Nations Unies sur les droits de l’homme auxquelles le Royaume du Maroc a adhéré et les dispositions des droits de l’homme Les principaux accords conclus entre votre pays et l’Union européenne et les appels répétés de différentes organisations non gouvernementales telles que FHRO ». si beaucoup de responsables européens ferment les yeux sur ces nombreux et gravissimes dépassements, c’est que le Maroc les corrompt ou les fait chanter, avec sa méthode bien connue de « mamounisation » récemment évoquée dans un entretien accordé à La Patrie News par l’avocat français Joseph Breham.
Mohamed Abdoun