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Rapport de suivi de la situation économique au Maroc : Sous la menace du spectre de la famine
Le dernier rapport de la Banque Mondiale sur le Maroc, relatif au printemps de cette année en cours, touche du doigt les graves problèmes sociaux et économiques dans lesquels se débat le royaume chérifien depuis le début de la pandémie de coronavirus. Ce rapport, même s’il donne l’air d’avoir tenté au maximum la susceptibilité de Rabat pour des raisons connues de tous, n’en touche pas moins du doigt pas mal de sujets, et qui font particulièrement mal. Le rapport, qui parle d’une supposée « reprise économique exceptionnelle », boostée par l’agriculture et les MRE, n’en précise pas moins que « le Maroc subit une nouvelle fois l’impact d’une série de chocs négatifs. Le début de la campagne agricole a été exceptionnellement sec, et une mauvaise récolte céréalière est à prévoir pour 2022 ». Or, qui dit céréales, dit aussi pain, qui constitue le principal aliment d’une population fortement paupérisée. Le conflit ukrainien vient aggraver ce constat. En effet, ajoute ce document, dont nous avons obtenu copie, « Cette situation coïncide avec un ralentissement de l’économie mondiale et une hausse des prix internationaux des produits de base, tendances défavorables qui se sont fortement intensifiées après l’invasion de l’Ukraine par la Russie ». Ce rapport ne le dit pas clairement, mais il en ressort que le royaume chérifien est bel et bien menacé par la famine. « Il est important de noter que ces chocs se sont avérés s’être renforcés mutuellement étant donné qu’avec la sécheresse le Maroc devrait importer des volumes plus importants de céréales à des prix sensiblement plus élevés, et ce, en raison de la guerre. Dans ce contexte très défavorable, l’économie pourrait décélérer fortement en 2022, et nous prévoyons désormais un taux de croissance de 1,3 pour cent en 2022 ». Un taux de croissance pareil, carrément proche de zéro, rime totalement avec récession, ou stagflation, tel que relevé par ce rapport lui-même. Celle-ci ne fait pas que menacer le Maroc, désormais à bout de souffle à cause de la mauvaise gestion de son premier ministre Aziz Akhanouch. Elle s’y est en effet installée dans la durée. « Les chocs en cours affectent les équilibres budgétaires et extérieurs ». Le Maroc est en effet menacé sur plusieurs fronts à la fois. « Étant donné que le Maroc dépend des importations de pétrole et de céréales (en particulier en cas de sècheresse), les importations nettes continuent de s’accroître fortement. Dans ce contexte, nous prévoyons que les déficits budgétaire et du compte courant atteignent respectivement 6,4 et 5,2 pour cent du PIB en 2022 ». Mais un malheur ne vient que rarement seul. Le rapport ajoute en effet que « Le Maroc commence à faire face à des pressions inflationnistes intenses ». Mais ce n’est pas tout. Tant s’en faut. Le rapport ajoute en effet qu’ « Avec la combinaison de la sécheresse et du ralentissement économique, ces pressions sur les prix ont des répercussions sociales importantes sur les personnes pauvres et vulnérables ».et c’est en effet là que réside le plus grave problème auquel fait présentement face le royaume chérifien. une révolte populaire, bien plus importante que le soulèvement rifain de 2011, guette en effet le royaume agonisant de Mohamed VI.
El Ghayeb Lamine