Dossier de Marianne sur les déserts médicaux : La France s’appuie sur des médecins retraités et étrangers, dont des algériens
A priori, il semblerait incongru de concevoir qu’une puissance économique -dans l’absolu du moins- telle que la France puisse avoir un système de santé défaillant. Et pourtant, c’est le cas, à lire un dossier de 21 pages, publié dans la dernière livraison de l’hebdomadaire Marianne.
A coup de chiffres et de témoignages de citoyens et de praticiens de la santé, le support médiatique a fourni des données édifiantes sur les déserts médicaux dans 314 préfectures françaises, des agglomérations de petite taille à des villes plus importantes.
Avec la collaboration d’un institut spécialisé, les journalistes de l’hebdomadaire ont passé plus de 9600 appels téléphoniques à des structures hospitalières et des cabinets privés, afin d’évaluer les délais des Rendez-vous pour une consultation ou une prise en charge thérapeutique dans un caractère d’urgence.
Les résultats obtenus sont surprenants. Dans certaines régions, les premiers créneaux chez des spécialistes ne seront ouverts qu’en été 2022, soir dans presque neuf mois. En moyenne, le temps d’attente est estimé à deux mois. A ce paramètre se greffe les inégalités de l’accès aux soins.
« 10% des français ont accès à 5,7 consultations annuelles en moyenne dans leurs bassins de vie contre 1,6% pour les moins nantis » constatent les journalistes investigateurs. Bien entendu, les difficultés touchent essentiellement les foyers indigents. Les cause du marasme est à imputer à la baisse global des effectifs.
Les praticiens, formés dans les années 70 et 80 ont été admis à la retraite, sans être remplacés pas des diplômes en sciences médicales dans les promotions suivantes. A titre d’exemple, le nombre des généralistes par habitant à baisse à 7% de 2012 a 2021.
Dans certaines régions, les spécialistes manquent dans la proximité. Des citoyens ont affirmé que leurs enfants ne sont pas suivis par un pédiatre attitré.
D’autres ont dit parcourir des dizaines de kilomètres pour une consultation chez un cardiologue ou un dermatologue.
Pour l’heure, la France s’appuie sur les médecins étrangers et les retraités pour combler le déficit en praticiens de la santé. Il est vrai que des centaines de médecins spécialistes algériens sont recrutés, annuellement, par les hôpitaux de Paris ou de Marseille.
Soulef B.