Doyen des prisonniers palestiniens arbitrairement détenus aux USA : Sarhan Bishara enfin libérable
Sarhan Bishara est connu pour être le doyen des prisonniers palestiniens. Emprisonné dans un pénitencier californien depuis plus d’un demi-siècle, son crime, qui prête encore à équivoque, aurait pu, en 1968, changer le cours de l’histoire des USA, et du monde entier aussi. Il est en effet, accusé, d’avoir assassiné à bout portant, et par derrière, le sénateur Robert Kennedy, en date du 5 juin 1968, alors que ce dernier était également candidat à l’élection présidentielle. Le hic, c’est que le défunt a été touché par plusieurs balles par derrière et à bout portant, que plus d’une dizaines de projectiles avaient été tirés cette nuit-là, que l’arme saisie sur le meurtrier présumé n’en contenait que huit, et qu’il se tenait devant le défunt au moment des faits. Cela n’a pas empêché la justice américaine de condamner le meurtrier présumé à la peine capitale. Celle-ci a, par la suite, été commuée en réclusion à perpétuité après que l’Etat de Californie ait décidé d’abroger le recours aux condamnations à mort. Bishara, après plus de 50 ans de prison, pourrait enfin être libéré, puisque la commission judiciaire de cet Etat en a pris la décision. Sa condamnation, particulièrement « bancale », semble avoir été prise parce que Bishara était arabe et palestinien. Cette condamnation raciste et raciale, n’en a pas moins gâché à jamais la vie du malheureux Sarhan Bishara, jeunot en prison, et appelé à en sortir au crépuscule de sa vie, le tout sans la moindre compensation, ou mot d’excuse. Le fils de Kennedy a déclaré au « Washington Post » en 2018, qu’il avait rendu visite à Sarhan dans sa prison du désert californien, où il purgeait sa peine, et était devenu convaincu qu’ « une injustice avait été commise ». “J’y suis allé par curiosité et agacement par ce que j’ai vu dans les preuves”, a-t-il déclaré au journal. « J’ai été troublé par la possibilité que quelqu’un d’autre ait pu être reconnu coupable du meurtre de mon père », a-t-il ajouté, notant que « mon père était le principal responsable de l’application des lois dans ce pays. Je pense qu’emprisonner quelqu’un pour un crime qu’il n’a pas commis serait absolument intolérable ». Cette affaire n’est pas sans rappeler celle de Mumia Abu Jamel, lui aussi condamné aux USA à la peine capitale en 1982 pour un crime qu’il n’a sans doute pas commis. Le tout, parce qu’il est de « race noire, et qu’il est un journaliste qui n’a jamais fait secret de ses penchants gauchistes. Idem, en France pour le franco-palestinien Salah Hamouri, accusé, jugé, puis carrément condamné à la « déportation » si je puis dire, sur la base d’un vulgaire procès d’intention. La France, aux ordres et aux petits soins avec l’entité sioniste, n’a même pas daigné lever le petit doigt pour défendre un de ses ressortissants pourtant victime d’un inqualifiable arbitraire. Idem pour le révolutionnaire George Ibrahim Abdallah. Ce militant libanais communiste, membre du FPLP (front populaire de libération de la Palestine), a été condamné en France à la réclusion criminelle à perpétuité pour une élimination physique d’un agent du Mossad et des services secrets américains. Après un quart de siècle de prison, il est libérable de facto depuis 2010. Mais d’énormes pressions sionistes sur Paris ont fait que cet illustre détenu croupit toujours dans une prison française.
Mohamed Abdoun