Entretien
Dr Said Ayachi président du CNASPS à La Patrie News : « Le Polisario réserve pas mal de surprises aux forces d’occupation marocaines
Dr Said Ayachi est un homme pratique. Entièrement dévoué à la cause sahraouie, président du comité national de solidarité avec le peuple sahraoui, en nous accueillant dans les locaux de ce comité, il garde le sourire, et se montre plus optimiste que jamais pour l’avenir de cette cause juste et noble.
De fait, il a de sérieuses raisons de l’être même si les apparences laissent profiler des perspectives plutôt sombres.
Tout d’abord, notre hôte, prolixe et très enrichissant comme à son habitude, commence par saluer le travail profond et de longue haleine accompli par La Patrie News concernant cette question.
Tout d’bord, notre interlocuteur qualifie de « non-évènement » le discours de la veille la veille (l’entretien a été fait ce dimanche, 7 novembre), de Mohamed VI pour marquer le 46e anniversaire de la marche verte.
Pour lui, en effet, c’est carrément du « copier-coller » et une redite des discours précédents.
Quant au fait qu’il se soit accroché à la déclaration de Trump sur la prétendue « marocanité du Sahara Occidental », il souligne très à propos que l’administration Biden est en train d’en effacer les effets par à coup, afin de ne as brusquer l’allié sioniste et de ne pas effaroucher le Maroc. Des preuves ? Il en existe à la pelle. Et à l’appel aussi.
Le retour à l’ONU est une reconnaissance de facto que cette question de décolonisation reste encore à solutionner, et que cette supposée souveraineté, qui avait foulé aux pieds le droit international et remis en cause l’existence-même des Nations-Unies, est publiée et remise en cause petit à petit.
C’est pourquoi Washington refuse du crédit à l’ouverture d’un consulat à Dakhla, dans les territoires occupés sahraouis, au lieu de se déclarer franchement conte cette initiative.
Reste à relever que la résolution 26-02 du conseil de sécurité, adoptée in-extremis en date du 28 septembre passé est sans doute « la pire de toutes celles qui l’ont précédées, pour des raisons détaillées dans cet entretien.
Et de supposer que cette rédaction, portant en évidence l’estampille française, qui penche largement en faveur du Maroc au détriment du Polisario, pourrait être « lot de consolation » des Américains « pen holder » au conseil de sécurité, par rapport à l’affaire des sous-marins qui devaient être vendus à l’Australie.
Inédite et originale, cette approche est déflorée pour la première fois par un média, ou un analyste, aussi bien en Algérie qu’ailleurs dans le monde.
Quant aux raisons de l’optimisme affiché par Dr Ayachi, elles sont tout aussi nombreuses que solides outre la décision de la cour de justice européenne, il ya les capacités militaires et l’expérience des soldats sahraouis, qui croient à un idéal, contrairement à leurs adversaires marocains, qui ne sont que de vils mercenaires. Et de rappeler qu’en 1990 le Polisario état en train de gagner la guerre lorsque Rabat à quémandé un cessez-le-feu.
Quant au recours par le Maroc aux armes sophistiquées pour faire basculer les rapports de force en sa faveur, Dr Said Ayachi rappelle les combats braves et homériques des peuples algérien et vietnamien contre les occupants américain et français.
Ce n’est du reste pas un hasard si le combat libérateur du peuple algérien est devenu un modèle pour son homologue algérien.
En revanche, le risque est grand que l’entité sioniste, introduite dans la région par le Maroc, qui se contre-fiche de celui-ci puisse tenter de mener à sa manière des manœuvres et des attaques contre ces deux pays voisins pour déclencher une guerre totale dans la région.
L’acte de terrorisme d’Etat récemment commis contre de paisibles camionneurs algériens pourrait entrer dans ce cadre précis.
Idem pour l’entrée de l’entité sioniste à l’UA, ainsi que la demande d’adhésion De Rabat à celle-ci en 2007.
Quant à la Ligue Arabe, et autre « machin » beaucoup moins pesant que l’ONU, notre interlocuteur conseille de rien en attendre, notamment lors du sommet prévu à Alger, afin de ne pas tomber de haut, et de ne pas être trop déçu en bout de parcours.
Finalement, si le recours aux armes demeure la seule issue pouvant encore faire progresser la case sahraouie, notre interlocuteur se dit convaincu que les combattants du Polisario réservent sans doute pas mal de surprises aux forces d’occupation marocaine.
Au vu de la situation présente, et pressante n effet, ce conflit armé ne peut qu’aller crescendo dans les prochains jours et semaines. A suivre donc, et de très près…
Mohamed Adoun