Droits des migrants : les Nations unies pointent du doigt la Libye et l’Europe
Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) à Genève, a appelé vendredi, sur son site web, à une « action urgente » pour faire face à la situation désastreuse des migrants qui traversent la Méditerranée en quête de sécurité en Europe et aux conditions choquantes qu’ils vivent en Libye, en mer et fréquemment lors de leur accueil en Europe.
Selon les témoignages d’une équipe envoyée par le HCDH à Malte, pour examiner la situation des migrants transitant par la Libye, ceux-ci sont confrontés à « des horreurs inimaginables en Libye, laissés à la dérive pendant des jours en mer, voyaient leurs bateaux dangereusement interceptés et étaient renvoyées à subir des détentions arbitraires, des tortures et d’autres violations graves des droits de l’homme en Libye ».
En outre, les personnes secourues et débarquées sur les côtes européennes « sont trop souvent exposées au risque de détention arbitraire, dans des conditions qui peuvent aussi s’apparenter à des mauvais traitements », a constaté le HCDH.
« La situation est devenue d’autant plus grave à la lumière de la pandémie de COVID-19, les navires de recherche et de sauvetage humanitaires étant empêchés de poursuivre leur travail de sauvetage, sans compter le manque d’accès des groupes de la société civile aidant les migrants », a-t-on déploré.
A cet égard, la Chef du HCDH, Michelle Bachelet, a estimé que les gouvernements européens « sont confrontés à d’énormes défis à cause de la COVID-19, mais malgré ces défis, les droits de l’homme doivent toujours être respectés et ceux qui sont confinés, hors de vue pour ainsi dire, ne doivent pas être oubliés ».
Selon elle, « même lorsque les migrants sont libérés de leur détention et placés dans des abris ouverts, ils sont confrontés à toute une série de problèmes, notamment un manque d’information sur ce qui leur arrivera et des retards dans le traitement des demandes d’asile ».
« Ce qui arrive aux migrants à Malte – et ailleurs en Europe – est le résultat d’un échec du système de gouvernance de la migration, qui ne place pas les droits de l’homme des migrants et des réfugiés au centre et qui a été pendant trop longtemps marqué par un manque de solidarité obligeant les États en première ligne comme Malte à porter tout le poids de la responsabilité », a-t-elle dit.
« J’exhorte l’Union européenne et ses États membres à veiller à ce que son pacte sur la migration et l’asile aborde ces défis de front et aboutisse à une approche véritablement commune et fondée sur des principes qui garantissent le respect et la protection des droits de l’homme des migrants et des réfugiés », a souligné la présidente du HCDR.
Ab. M.