Drone malien abattu par l’ANP : le ministère des affaires étrangères répond au communiqué des chefs d’Etats de l’AES
Faisant suite à la destruction par les Forces algériennes de défense aérienne d’un drone de l’Etat malien qui avait violé l’espace aérien algérien durant la nuit du 31 mars au 1er avril 2025, le Collège des chefs d’Etats de la Confédération des Etats du Sahel (AES) a publié, en date du 6 avril, un communiqué par lequel il accuse l’Algérie d’avoir commis un acte d’hostilité et d’avoir contribué à la déstabilisation de la région.
En réponse à ce communiqué dont les termes sont qualifiés d’irresponsables, le ministère des affaires étrangères, apporte des précisions sur cette affaire et apporte toutes les preuves nécessaires à l’établissement de la vérité sur ces faits, tout en affirmant appliquer la réciprocité vis-à-vis de ces trois pays.
Ainsi, il est souligné que le drone abattu par les Forces algérienne de défense aérienne n’en était pas à sa première violation de l’espace aérien algérien, mais plutôt à la troisième : la première l’a été le 27 aout 2024, la deuxième le 29 décembre 2024 et la troisième, celle durant la nuit du 31 mars au 1er avril 2025.
Au cours de cette troisième intrusion dans l’espace aérien algérien, le drone a pénétré à minuit et 8 mn jusqu’à une distance de 1,6 km dans l’espace aérien algérien avant de s’éloigner puis de revenir en prenant une trajectoire offensive. Ces manœuvres ont été jugées d’hostilité caractérisée, ce qui a entrainé la destruction du drone, ce qui est une réaction tout à fait normale de la part du Commandement des Forces Aériennes Algériennes chargées de défendre l’intégrité de l’espace aérien du pays contre toute intrusion illégale ou hostile.
Pour plus de clarté et en toute transparence, le ministère des affaires étrangères annonce que « toutes les données se rapportant à cet incident sont disponibles dans la banque de données du Ministère algérien de la Défense Nationale, en particulier les images radar qui établissent clairement la violation de l’espace aérien de l’Algérie »
Le ministère des affaires étrangères fait remarquer en outre que la junte au pouvoir au Mali a voulu utiliser cet incident comme un exutoire afin de faire oublier ses échecs à tous les niveaux, politique, économique et sécuritaire et que : « Les seuls succès dont cette même clique peut se prévaloir sont ceux de la satisfaction d’ambitions personnelles au prix du sacrifice de ceux du Mali, de l’assurance de sa survie au détriment de la protection du Mali et de la prédation des maigres ressources de ce pays frère aux dépens de son développement ».
Le communiqué du ministère des affaires étrangères dénonce aussi l’extrême légèreté avec laquelle la junte au pouvoir au Mali essaie de prétendre qu’il y ait une collusion entre l’Algérie et le terrorisme alors que : « la crédibilité, l’engagement et la détermination de l’Algérie dans la lutte contre le terrorisme n’ont besoin ni d’être justifiés, ni d’être établis. Par contre, la première menace et la plus déterminante sans doute qui pèse sur le Mali aujourd’hui réside dans l’incapacité des putschistes à assumer la lutte anti-terroriste réelle et effective, au point d’en confier la gestion au mercenariat dont l’Afrique a tellement pâti dans son histoire récente ».
Enfin, le ministère des affaires étrangères déclare que le gouvernement algérien regrette l’alignement inconsidéré du Niger et du Burkina Faso sur les thèses fallacieuses présentées par le Mali, tout en condamnant : « le langage outrancier et injustifié tenu à l’égard de l’Algérie, un langage qu’il condamne et rejette avec une extrême fermeté ».
Le gouvernement algérien annonce aussi l’application de la réciprocité dans les relations avec ces pays et décide de rappeler, pour consultations, ses ambassadeurs au Mali et au Niger et de différer la prise de fonction de son nouvel ambassadeur au Burkina Faso.
Tahar Mansour