Le président américain, en signant le déblocage de l’énorme budget de son pays destiné à la « défonce », a mis très clairement l’accent sur deux dossiers prioritaires, qui accaparent pleinement l’attention de Washington.
Il s’agit de deux conflits armés majeurs se déroulant l’un en Ukraine et l’autre en Palestine occupée. De notables nuances y apparaissent entre les positions isolationnistes des Républicains et interventionnistes des Démocrates. Les premiers s’opposent à la poursuite de l’envoi d’armes et de munitions à un régime ukrainien rongé par la corruption. L’essentiel de ces aides se retrouve, in fine, ent
re les mains de groupes terroristes écumant toutes la planète, notamment au Sahel. Les deux s’entendent en revanche sur le nécessaire soutien inconditionnel à Tel-Aviv. Cette fuite en avant a d’ailleurs fini par placer Joe Biden en opposition avec la planète entière avec, notamment, un veto US au conseil de sécurité de l’ONU, qui a permis de sauver la tête de Benyamin Netanyahu, et de poursuivre sans relâche le massacre des populations civiles en Palestine, femmes et enfants en tête.
Ce disant, il tait attendu que le Maroc figurasse dans les choix stratégique de Washington. Or, cela ne l’honore ni ne le renforce pas, face aux profondes mutations planétaires en train de se dérouler sous nos yeux. On sait que les USA appuient sans faille l’Etat hébreu, quoi qu’il fasse, et bien ils voudraient que Rabat en fasse de même.
Mais comment soutenir encore plus le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans sa guerre folle contre les Palestiniens sans faire imploser la société marocaine ? C’est le dilemme cornélien du palais royal en ce moment. Des manifestations monstres, regroupant des dizaines de milliers de sujets ont lieu chaque semaine au niveau de l’essentiel des grandes villes du royaume chérifien.
Outre des revendications sociales pressantes et oppressantes, tous exigent, séance tenante la dénonciation par Rabat des accords d’Abraham et de son honteux « deal du siècle ». Les Américains, qui ont fini de vassaliser totalement le Makhzen via leur chien de garde israélien dans la région, ne prennent même plus la peine de ménager la dignité et la fierté des dirigeants marocains, le peu qui en reste du moins. Si dans le budget précédent ces aides étaient conditionnées par « l’engagement de chercher sérieusement «une solution mutuellement acceptable» au conflit au Sahara occidental, cette conditionnalité vient en quelque sorte de « changer de fusil d’épaule.
C’est la persistance du Maroc dans sa trahison de la cause palestinienne qui devient à président la condition sine qua non. En agissant de la sorte, le tandem Washington-Tel-Aviv n’est pas sans ignorer qu’ils sont en train de provoquer une mort lente et inéluctable du régime makhzenien.
C’est la preuve inéluctable, si besoin en était encore, que ce dernier n’est qu’un vulgaire instrument entre leurs mains, et qu’il sera sacrifié une fois qu’il aura rempli son office, ou que le peuple marocain finira par se soulever avec force contre ce régime tout aussi corrompu que corrupteur. Loin d’être anodins, les choix américains tendent à claironner que le Makhzen a cédé le peu de souveraineté qui lui restait le jour-même de sa signature de son « deal du siècle ». il se raconte d’ailleurs que des soldats marocains massacreraient des civils palestiniens à Gaza. La rumeur est persistante, mais il n’y a pas de fumée sans feu. Rabat a déjà déployé secrètement des soldats marocains du temps ou l’islamiste du PJD, Abdel Ilah Nenkirane, était encore à la tête du gouvernement.
Le même phénomène serait également observable en Ukraine. Le Maroc makhzenien est le vassal d’un Occident incarnant de basses valeurs, situées aux antipodes de l’esprit originel de la charte des Nations-Unies. Cette année à venir annonce, il faut l’espérer, une salvatrice décantation planétaire.
Mohamed Abdoun