Eclairage
Ce que vise le lobby sioniste…
Par Mohamed Abdoun
Depuis le tristement célèbre congrès de Bâle, il est connu et reconnu que le lobby sioniste mondial agit et planifie sur le très long terme. J’entends par là que les accords d’Abraham ne sont hélas pas le fruit du hasard. Pis encore. L’objectif recherché est de les étendre à d’autres Etats arabes. Et c’est Ryad qui est directement et publiquement visée. Benyamin Netanyahu, vainqueur des dernières législatives en entité sioniste, et futur premier ministre, n’en a du reste pas fait secret. Il a dit consacrer son mandat qui commence à l’élargissement de ces accords, et spécialement à l’Arabie Saoudite. Jusque-là, il n’y a rien de concret ni de précis. Quoiqu’il y ait quand même anguille sous roche. Car, disons-le tout net ma foi : il n’y a pas de fumée sans feu. L’on fait face présentement à une sorte de stratégie d’autosuggestion de la part de la puissante armada médiatique sioniste. A force d’être ressassé, un mensonge finit par devenir vrai. Le site de propagande i24news évoque ainsi un document exclusif qui fait état de « discrets contacts entre Tel-Aviv et Ryad ». Rien n’est joué toutefois. Les observateurs qui suivent de près les questions politiques et géoponiques au Proche-Orient n’ont pas laissé de remarquer les hésitations saoudiennes, et les tensions qui en ont résulté entre Ryad et Washington. Par exemple, Blinken, Secrétaire d’Etat US, avait promis de « punir Ryad » à la suite de la décision prise par l’OPEP+ de baisser sa production afin de doper les cours de l’or noir. Le prince héritier Mohamed Ben Salmane, (MBS) sait mieux que personne que son régime est fragile, et qu’il n’a aucune chance de survivre sans soutien et/ou aide américains. Il sait aussi que l’imprescriptible assassinat de jamal khashoggi risque de le poursuivre longtemps encore, même si le président Joe Biden l’en a publiquement absout. Mais, il reste aussi les horribles massacres commis Au Yémen. MBS, qui a entamé son « mandat » sur les chapeaux de roues avec de timides réformes et une atypique lutte contre la corruption, en est arrivé à une décisive croisée de chemins. Il lui appartient de négocier au mieux ce tournant historique, et de ne pas succomber aux chants des sirènes à l’entour. En sa qualité de « gardien des lieux saints », sa responsabilité est tout aussi morale, politique, géostratégique que religieuse. La simple morale, couplée aux réalités du terrain, nous disent qu’il est impossible de normaliser avec l’entité sioniste. Avec les crimes qui vont crescendo en Palestine occupée, le régime d’apartheid clairement déclaré et l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite suprémaciste, ce sont les Etats arabes déjà signataires des accords d’Abraham qui devraient les dénoncer. Comme pour la cause sahraouie, le tournant palestinien est historique. Même l’occident est horrifié par le terrorisme d’Etat sioniste. Il n’arrive plus à soutenir “sans conditions” les incommensurables crimes commis au quotidien par l’entité sioniste. Il s’agit juste de tenir bon assez longtemps. La victoire finale est à portée de mains.
M.A.