Certes, ma conviction d’airain était établie de longue date. Or, s’il y fallut quelque preuve de plus, celle-ci nous est administrée de la manière la plus formelle et la plus indiscutable qui soit.
Le Makhzen est fourbe, traitre, retord, lâche et menteur. Hier encore, il courbait l’échine, faisait le dos rond face à la tempête abattue sur lui via l’opération Déluge d’Al Aqsa. Non seulement, il ne s’y attendait pas mais en plus, ça lui est tombé dessus comme un coup de râteau en pleine figure. Son deal du siècle, il le paie cher. Très cher.
Sa collaboration avec les assassins des Palestiniens, et sa trahison de cette cause, intervient au pire moment. Plus 44.000 morts, dont plus de 70 % sont des femmes et des enfants.
Le commandeurs des croyants et président du comité Al Qods se réveille de ses rêves orgiaques avec une gueule de bois oppressante. Ses sujets, humiliés, et qui ont honte pour lui, lui en veulent à fond. Et, pour ne rien arranger la chose, cette colère populaire et inextinguible advient sur fond d’une gravissime crise sociale, et d’une corruption endémique.
Le régime du Makhzen ne tient qu’à un fil. Ténu, et dont la section peut se produire à n’importe quel moment. Or, il n’y a guère de science exacte en diplomatie, en géostratégie et en relations humaine.
Le retour de Donald Trump au bureau ovale de la Maison Blanche a très fortement rebattu les cartes planétaires, et redistribué certains atouts. Le Makhzen espère en profiter pour avoir été traitre de la première heure, et pour avoir continué à collaborer activement avec l’entité israélienne au moment où même de nombreux dirigeants occidentaux, horrifiés par les crimes génocidaires de Netanyahu, commencent à s’en démarquer vertement. Dans cette démarche, et ce choix tactique hasardeux, Rabat joue à une sorte de quitte ou double.
Depuis le dernier discours belliqueux de Mohamed VI, tranchant nettement avec ses anciens propos mielleux et sa main tendue d’antan. Il joue à fond la carte hasardeuse de l’intimidation et de la guerre.
Ce qu’il ignore, c’est que Trump n’a pas encore déroulé (toute) sa stratégie à l’internationale, que l’Algérie pèse lourd au plan régional, et l’intérêt du président américain devait consister en un règlement rapide et légal de la question sahraouie avant de pouvoir s’occuper de sujets plus lourds, à savoir la Palestine, la Russie et la Chine.
Or, la doctrine US a toujours consisté à soutenir le droit des peuples à l’autodétermination. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si JFK avait soutenu le FLN historique durant la décennie 1950 au grand dam de la France coloniale, et su Washington est « pen holder » au conseil de sécurité de l’ONU concernant le processus de décolonisation du Sahara Occidental. Alors, que ce Makhzen, guerrier et trop sûr de lui, se garde bien de vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Ce conseil condescendant n’est d’ailleurs pas gratuit. L’heure de solder et de rendre des compte sonnera bientôt…
Mohamed Abdoun