Eclairage/ Le temps des grandes remises en cause
Par Mohamed Abdoun
La guerre, d’où qu’elle vienne, et quels qu’en soient les auteurs, n’est jamais le meilleur choix à faire. Il n’en demeure pas « moins le moins mauvais », si tant est que cette expression nous soit permise.
Bon nombre d’observateurs et de politiques hexagonaux commencent enfin à se réveiller et à se poser enfin les bonnes questions.
Et à se remettre en cause aussi. Ils admettent du bout des lèvres que le conflit ukrainien ne date guère d’hier. Mieux, ou plus grave c’est selon, les origines de ce conflit, et pour bizarre que cela puisse sembler à priori, sont à aller chercher du côté du GMO (grand Moyen-Orient).
Le dépeçage de cette partie du monde avait commencé avec l’illégale invasion de l’Irak. Les gros mensonges américains proférés devant l’ONU. Il s’est poursuivi avec l’assassinat de Kadhafi en 2011. La Syrie a suivi de près.
La France, encore elle, était allée jusqu’à parler de « bons terroristes », susceptibles d’être armés dès lors en Syrie.
Cet ubuesque constant n’est pas sans rappeler la situation algérienne de la décennie 1990, quand les criminels sanguinaires du GIA revendiquaient leurs massacres, et les finançaient aussi, à partir de Londres, Washington et tant d’autres capitales occidentales. Le tout, au nom de la démocratie et de la liberté d’expression. Sic ! Cs gravissimes dérapages auraient pu se poursuivre jusqu’à la grande déflagration finale.
Les règles posées et imposées à tous par l’Occident transforment les méchants en gentils défenseurs des libertés selon les intérêts et les dividendes escomptés. Ben Laden et Al Qaida n’étaient-ils pas amis et alliés de la CIA durant la décade 1980, quand il fallait emm… bêter la vilaine URSS en Afghanistan.
Aujourd’hui, sous Biden, les méchants Talibans redeviennent fréquentables. C’est, ma foi, plus que ne peut en supporter un esprit humain normalement constitué. Il fallait bien que quelqu’un vienne y mettre bon ordre. Avant que la planète entière ne parte totalement en vrille.
L’intervention russe en Syrie a stoppé net le complot du GMO de Bush, actualisé par Obama dans son fameux discours du Caire.
L’intervention russe en Syrie s’est avérée salvatrice à plus d’un titre. Si le pouvoir d’Assad s’était effondré, on imagine aisément ce qui s’y serait produit. Injuste et très subjectif dans ses appréciations, l’Occident ne doit plus imposer sa pleine et totale hégémonie sur le monde. Moscou en gêne la progression, en Europe de l’est et en Afrique et au Moyen-Orient aussi.
Au vrai, l’éclatement de cette crise ukrainienne qui couvait depuis belle lurette, n’est que le point d’orgue, l’infime partie apparente, d’un bras-de-fer planétaire dont un premier épisode s’était déroulé lors de l’invasion de la Yougoslavie. Nous assistons présentement à un tournant historique majeur.
Il en devient urgent de renégocier le mode de fonctionnement de l’ONU (ce machin), ainsi que la composition, particulièrement antidémocratique, de son conseil de sécurité. Avis !
M.A.