Eclairage
Politique étrangère française : Sur quelle planète vit Macron !
Par Mohamed Abdoun
De dérives en bourdes inexcusables pour un Etat membre permanent du conseil de sécurité de l’ONU, Emmanuel Macron va achever son mandat comme il l’avait commencé. Un mandat ponctué par de très nombreuses sorties de route, et déclarations surréalistes. La raison en est sans doute que le président français a écarté l’essentiel des diplomates de carrière au Quai d’Orsay, au profit de jeunes loups dénués d’expérience en matière de relations internationales. Ces dernières ne peuvent être correctement appréhendées sans une bonne connaissance de l’historique de celle-ci. Comme me le disait récemment le maire de Vitry-Sur-Seine, Emmanuel Macron est trop jeune, et n’a pas assez voyagé pour pouvoir se pencher sur des dossiers épineux, dessus lesquels des présidents autrement plus « coriaces » que lui se sont cassé les dents. Selon toute vraisemblance, le défaut majeur de ce président est qu’il n’écoute que d’une oreille distraite ses conseillers. Bien souvent, il n’en fait qu’à sa tête, et agit à sa guise, ce qui est hautement déconseillé en politique étrangère, où chaque mot est soigneusement calibré, placé à son juste emplacement, suivant des objectifs et des priorités préalablement arrêtées. Au Liban, par exemple, Macron s’est personnellement impliqué. Ses résultats y sont proches de zéro. Ce pays exsangue et au bord de la ruine, est toujours sans président. Son envoyé personnel pour ce pays, Jean-Yves Le Drian, est surtout connu pour soigner ses affaires personnelles aux Emirats Arabes Unis au profit de son rejeton de fils. Au Sahel, la France est chassée de façon humiliante alors que sa monnaie coloniale, le franc CFA, se trouve plus que jamais à l’agonie. Ce n’est pas tout. Tant s’en faut. Macron, présumant de ses forces mentales face à un Poutine qui a roulé dans la farine des chefs d’Etat charismatiques comme Obama ou bien Chirac, a naïvement cru pouvoir manipuler le président russe en se rendant en urgence à Moscou afin de stopper le conflit armé en Ukraine. Son tête-à-tête avec Poutine derrière une gigantesque table blanche restera dans les anales. Le hic, ce qu’aucun revers subi par la diplomatie française ne donne l’air de vouloir calmer les ardeurs stériles et infinissantes de ce président « donquichotesque ». au déclenchement de l’opération Déluge d’Al Aqsa, il a raté une belle occasion de rester chez lui, et suivre les évènements à la télévision. Sa tournée moyen-orientale a été accueillie par des sourires et des grimaces gênés. Imaginez un peu. Il a essayé de comparer à daech le mouvement de résistance Hamas, appelant même à une alliance mondiale, militaire s’entend, contre les représentants légitimes du peuple palestinien. Bien sûr, personne ne l’a suivi dans cette folie furieuse. Même pas le bourreau Netanyahu. Et voilà qu’il nous sort une nouvelle lubie. Celle de l’envoie de troupes au sol en Ukraine. Inutile de dire que Macron a réussi la gageure de mettre tout le monde unanimement contre lui. Macron, avec son Stéphane Séjourné au Maroc, ayant pour mission prioritaire de rabibocher les relations de Paris avec Rabat, fait irrésistiblement penser à un enfant (gâté), jouant avec ses soldats de plomb, et ne mesurant jamais l’ampleur et la portée de ses actes. De ses propos aussi. Pour ma part, il m’est impossible d’oublier le doute qu’il avait publiquement émis sur l’existence d’un Etat algérien avant la criminelle invasion française. Il oublie juste que c’est la Régence d’Alger, surnommée « Grenier de l’Europe », qui nourrissait ces affamés et assoiffés de Français. Il est même trop tard de lui conseiller amicalement de se contenter de se taire, de ne rien faire. Trop de bourdes ont déjà été commise. La Palestine et le Sahara Occidental seront libérés avec ou sans lui. Sans lui de préférence…
M.A.