Eclairage/ Savoir raison garder…
Par Mohamed Abdoun
« Je réitère le soutien de l’Algérie aux efforts des autorités libyennes, en l’occurrence le Conseil présidentiel du gouvernement d’union nationale, visant à rétablir la stabilité politique et sécuritaire en Libye, réaliser la réconciliation nationale entre toutes les parties du peuple libyen, et unifier et renforcer les institutions de l’Etat, en prévision des élections générales, libres et régulières, qui préservent l’intégrité et l’unité du territoire libyen et remettent la Libye sur les rails de la reconstruction, de la prospérité et de la croissance ».
C’est en ces termes, clairs, nets et on ne peut plus directs et précis que s’est exprimé ce matin notre chef de la diplomatie, Sabri Boukadoume, à l’occasion du forum algér-libyen qui s’est ouvert ce samedi à Alger.
L’Algérie, puissance régionale incontestable et incontournable, peut en effet jouer un rôle essentiel le règlement de la crise libyenne. Le retour en force de notre diplomatie, son redéploiement et son rayonnement est un gage de paix, de développement et de stabilité pour tous les pays voisins. La Libye en premier.
Depuis le début, par exemple, notre pays avait rejeté toutes ces ingérences étrangères, agressions contre l’armée libyenne au nom d’une prétendue protection et ces des citoyens de ce pays. Il n’en a été rien en effet. Beaucoup de Libyens, et de Touaregs aussi, sont morts à cause de l’ingérence française et nord-atlantique dans les affaires internes et souveraines de ce pays.
Y imposer la démocratie par la force des armes a toujours représenté un anachronisme que notre pays, depuis le début, n’a eu de cesse de dénoncer. Cette crise, née depuis les printemps arabes de 2010, a eu tendance à s’éterniser dans le temps. Telle une trainée de poudre, elle a déteint et fragilisé plusieurs pays voisins.
Le Mali, qui en a le plus souffert sans doute, continue d’osciller de crise en crise depuis l’élimination –programmée- de Kadhafi, l’offensive du MNLA (mouvement national pour l’autonomie de l’Azawad), l’intervention militaire française, et son enlisement dans un conflit, et dans des pays, où elle n’avait assurément rien à faire. Les écarts, erreurs, et mauvais calculs occidentaux ont enlisé toute cette partie nord-africaine danse un crise sécuritaire et socio-économique dedans laquelle bien peu d’acteurs ont pu tirer quelques marrons du feu.
Le Maroc, qui se trouve parmi ces dernier, a œuvré à souffler sur les braises qui continuent d’endeuiller le Sahel au quotidien. Il en tire profit via le trafic de drogue qu’il y pratique quasi-ouvertement, qui lui sert à financer les groupes terroristes qui lui sont rattachés par de discrets cordons ombilicaux, et qui lui servent à tenter de discréditer le front Polisario. La solution à a crise libyenne ne peut être qu’interne, strictement interne.
Loin des parasitages et grenouillages égyptiens marocains, turcs, français, et même émiratis. Alger, qui jouit de la confiance de touts les acteurs en conflit, pour être demeurée neutre, et restée à équidistance de chacun d’entre eux, peut aider chacun d’entre eux à retrouver la voie de la sagesse et de du dialogue constructif et du retour de la paix, de la croissance et du développement. La gageure est de taille certes. Elle n’est cependant pas impossible.
La diplomatie algérienne, dotée d’un puissant et nouveau souffle grâce aux président Tebboune, devient un facteur de paix et de stabilité régional. Nos amis libyens ne s’y sont pas trompés, qui se sont donné rendez-vous à Alger dans le but d’inaugurer une page nouvelle de leur histoire.
De notre histoire commune aussi. A nous de poursuivre l’œuvre et le chemin. Suivez le guide…
M.A.