Edito
A beau mentir qui (re)vient de loin
Par Mohamed Abdoun
Ce qui s’est passé mercredi au siège de l’UA (Union Africaine), sis au niveau de la capitale éthiopienne, vient renforcer et donner beaucoup plus de poids à nos nombreux « réquisitoires » publiés concernant l’erreur stratégique et originel des 54 Etats membres de l’UA en acceptant l’adhésion (adhésion, et non par retour, comme se plaisent à le seriner certains), du Maroc à l’UA. Ce dernier, en effet, avait volontairement claqué la porte de l’ex-OUA. Des années plus tard, il s’est rendu compte que sa politique de la chaise vide lui était suicidaire. Chemin faisant, l’UA a vu le jour, dont la RASD est membre fondateur. Mohamed VI, pour y entrer, a dû signe en janvier 2017 un décret royal reconnaissant la RASD. Il va sans dire que le Makhzen n’avait fait cela que dans un but saboteur. Ses deux précédentes tentatives d’y faire entrer l’entité israélienne, son alliée et complice, en sont une des multiples preuves. Les centaines de documents « top secret » dévoilés par le hacker Chris Coleman, appartenant aux services secrets makhzeniens, la DGED de Yacine Mansouri, et à sa diplomatie, mettent en exergue les centaines de milliers d’euros dépensés pour influer les votes et acheter les consciences de bon nombre de diplomates africains. Rabat salit notre continent, y tronque les règles de conduite et de compétition. Il eut fallu lui fermer la porte au nez en amont lors de sa demande d’adhésion. L’argument, objectif et précis, a trait à son occupation illégale du Sahara Occidental, faisant de ce territoire l’ultime colonie persistant au sein de ce continent. Ajouter à cela son alliance stratégique et étroite avec l’entité terroriste, suprématiste et génocidaire d’Israël. Ironiquement, Nacer Bourita, chef de la diplomatie makhzenienne, dans son discours d’hier à l’UA, s’en est pris à l’Algérie sans la nommer. Lui, et son équipe de corrupteurs et de comploteurs, ont semé la zizanie dans les travaux électifs de l’UA. Menteur invétéré, il a osé parler de « leadership » africain, alors que c’est le Maroc qui freine le continent et le pousse vers l’arrière, en y maintenant son criminel colonialisme, et en y semant les graines viciées et dangereuses de la corruption. Avec tout cela, Bourita ose parler, en fieffé menteur, d’attachement viscéral de son royaume au continent africain. Si c’était vrai, pourquoi en a-t-il claqué la porte. Il n’est là que pour comploter, nous freiner et nous empêcher d’avancer. Lors du vote pour le renouvellement du CPS (Conseil de Paix et de Sécurité), la candidature libyenne était « inspirée » par le Makhzen. Elle a un tantinet faussé les données, même si la suprématie algérienne s’en est vue confirmée, mais, hélas avec report du vote final à juillet prochain, après sept tours à la suite desquels notre pas l’emportait à chaque fois. Le Makhzen, qui parasite et court-circuite régulièrement nos tentatives de médiation envers nos voisins et frères libyens, nous a aussi joué un sale coup au niveau de la CAF (Confédération Africaine de Football). Avec ça, les diplomates-barbouzes du Makhzen créent de réguliers esclandres à chaque fois que des diplomates sahraouis prennent la parole. Oui, le Maroc crée au sein de l’UA un climat malsain. Son exclusion en devient une nécessité salvatrice. Avis !
M.A.