Edito
Deux poids et… démesure à la sauce française
Par Mohamed Abdoun
Chassez le naturel, il revient au galop. La Fran ce (officielle) n’a jamais été sincère dans sa prétendue volonté d’en finir ave c son passé criminel en Algérie. si cette France à jugé Maurice Papon, le maire de Paris sous Vichys pour quelques juifs déportés, alors qu’il était à l’article de la mort, elle n’a jamais daigné le faire pour les plus de cent Algériens battus à mort, et jetés dans la Seine pour avoir manifesté pacifiquement. Oui, nous ne sommes pas égaux tant vivant que face à la mort. La France officielle est foncièrement et historiquement raciste. Elle tend même à s’oublier, et à oublier ce travers qu’elle traine telle une maladie honteuse. L’association France Algérie, sous la plume du tandem Arnaud Montebourg & Jean-Pierre Chevènement, s’est fendue d’un communiqué demandant « au gouvernement algérien de libérer Boualem Sansal ». la faute des auteurs de cette demande est double. Ils feignent d’oublier que nous sommes en démocratie, que notre justice est libre et indépendante. Elle n’obéit pas à une quelconque instruction venant du gouvernement. Et ce que suggère perfidement cet « amical » communiqué. Xavier Diencourt, inénarrable ennemi déclaré de l’Algérie, même s’il y a été ambassadeur à deux reprises, ne met pas de gants dans un entretien accordé au magazine dans lequel écrit Kamel Daoud. Il y parle de « bouton reset » à appuyer dans lr contentieux mémoriel entre l’Algérie et la France. Pour lui, les plus de cinq millions de martyrs algériens ne pèseraient guère dans cette balance mémorielle. Car, nous ne sommes pas égaux devant la mort. La France officielle nous le dit, nous le prouve et nous le rappelle jusqu’à l’écœurement. Non, elle ne va pas arrêter le criminel de guerre Netanyahu. La France sous le règne de Macron n’est plus que l’ombre d’elle-même sur les plans diplomatique, moral, politique, juridique et économique. dernier et gravissime dérapage en date. Paris a dû se triturer l’esprit et se livrer à une gymnastique cérébral titanesque pour trouver la parade idoine, ne pas se mettre à dos ses maitres du puissant CRIF. Le criminel de guerre Benyamin Netanyahu, objet d’un mandat d’arrêt international délivré par la CPI, pourrait ne pas être interpellé s’il met les pieds en France. Cette incartade au droit, se justifie par un artifice bizarroïde, d’autant qu’auparavant la France avait soutenu vouloir se conformer au droit international au cas où… suite à cette déclaration, Paris a dû se faire tirer les oreilles, se faire taper sur les doigts et se faire tancer sérieusement. D’où cette pathétique et risible gymnastique cérébrale. « Le Quai d’Orsay a justifié cette position par « les immunités des Etats non parties à la CPI », ce qui est le cas d’Israël. Depuis l’annonce du mandat d’arrêt visant le premier ministre israélien, Paris répète qu’il appliquera ses obligations au titre du droit international, mais sans dire clairement s’il l’arrêterait ». rapporte en effet Le Monde ce mardi. Auparavant, Emmanuel Macron, agissant sous contrainte et chantage marocain, avait déjà gravement transgressé le droit international en proclamant par lettre adressée à Mohamed VI son soutien à l‘illégale et fantomatique souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental. Ce dernier est un territoire classé « non autonome » par le droit international, en instance de décolonisation via la tenue d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, comme le stipule la résolution 15-14 du conseil de sécurité, ainsi que la Quatrième Commission de l’ONU, et le dernier arrêt, exécutoire et définitif, rendu en date du 4 octobre passé par la CJUE (Cour Européenne de Justice). Les trop et impardonnable dérapages de la France sous Macron, sur fond de perte sévère de son influence internationale, nous dictent d’envisager son exclusion du conseil de sécurité en tant que membre permanent dans le cadre de l’indispensable réforme de cette instance, qui viendra réparer une injustice vieille de 70 ans commise à l’endroit du berceau de l’humanité, le continent africain. S’il est de plus en plus avéré que nous ne sommes guère égaux devant la mort, la France officielle franchit les ultimes lignes rouges de l’absence totale de sa bonne foi. Oui, vous aurez beau chasser le naturel, il reviendra toujours au galop…
M.A.