Edito
Du fiel grimé en miel
Par Mohamed Abdoun
Le discours du trône de Mohamed VI, attendu par tous les observateurs, intervient en une phase critique que traverse le royaume chérifien, tout embourbé qu’il est dans le scandale Pegasus. A cette crise majeure vient s’adjoindre son entrée en guerre diplomatique avec l’Allemagne, l’Espagne et, accessoirement l’Europe toute entière. Inutile de rappeler que cette terrible misère, et ce grand isolement, ne sont que la résultante directe de son détestable deal contracté avec l’entité sioniste en échange de sa trahison de la cause palestinienne. Mohamed VI est bel et bien dans de sales draps. Pathétique, incapable même de lire correctement son texte face aux caméras, ce roi isolé, esseulé et affaibli n’est désormais que l’ombre de lui-même. Sa perfidie et sa propension innée envers la trahison ne doit pas céder le pas face à la pitié qu’il pourrait inspirer désormais. Ses propos rassérénant ne sont en effet que du fiel dont l’inquiétante nature ne résiste pas au premier coup d’ongle. Adepte invétéré du mensonge et de la trahison, il prend soin de passer sous silence la question du Sahara Occidental. Non plus celle du soutien déclaré de son ambassadeur à l’ONU à l’organisation terroriste dénommée MAK. Aucune concession, ni sur l’accessoire, et encore moins sur l’essentiel. Grossière et éventée, la manœuvre du souverain chérifien ne trompe donc personne. Etouffé et au bord de la banqueroute, il n’espère rien moins qu’une salvatrice bouffée d’oxygène de la part de l’Algérie à travers la réouverture de nos frontière. Or, la réponse algérienne, immuable, ne saurait trouver d’épilogue en dehors d’un traitement global. Entendre par là le trafic de drogue, la contrebande, l’immigration clandestine, le droit du peuple sahraoui à décider librement et souverainement de son destin et la lutte antiterroriste. Or, si des « intrus » ont en effet été introduits entre Alger et Rabat, cela est le fait du Makhzen et de lui seul. Il nous est impossible d’avoir pour lui le moindre regard condescendant s’il ne change pas d’attitude. De politique aussi. Il doit payer au comptant les choix malheureux qu’il a faits à travers son deal « trumpiste ». Et s’il fallait un argument de plus pour convaincre les lecteurs que Mohamed VI n’est pas sincère dans son mensonger chant des sirènes, il suffit juste de se pencher sur le cheval de Troie sioniste introduit à l’antichambre de l’Union Africaine, non sans la complicité active de la diplomatie franco-marocaine. Mohamed VI a bel et bien tout perdu dans son démoniaque coup de poker. S’il n’espère désormais sauver que les meubles, il n’est pas certain que son trône boiteux s’en sorte sans casse….
M.A.