Edito/ Franco ressuscité !
Par Mohamed Abdoun
Madrid craint Rabat. Ce constat, à tout le moins axiomatique, n’a de cesse de se confirmer au fil des gouvernements qui se succèdent à la tête du royaume ibérique.
Son voisin du sud dispose d’armes peu recommandables, carrément immorales, pour perpétuer cette peur-panique.
L’exemple le plus frappant et le plus spectaculaire nous en a été fourni lorsque le royaume chérifien a « libéré » plus de 10.000 migrants clandestins, dont bon nombre de femmes et d’enfants, pour « punir » Madrid d’avoir osé hospitaliser le président sahraoui affecté par le coronavirus.
Cette arme qui est celle de l’immigration, ne laisse pas de pétrifier l’Espagne, la faisant trembler de tous ses membres. Si l’on ajoute à ces bataillons de migrants indésirables quelques dizaines de terroristes prêts à passer à l’acte, c’est l’étau qui finit de se refermer définitivement sur une Espagne paralysée par la peur. Privée de tout mouvement, et de toute décision volontaire.
A croire que Madrid soit en train de nous jouer un mauvais remake des derniers jours de Franco. Sur ce chapitre précis, Rabat sait se montrer plus persuasive que jamais.
Le modus operandi des sbires d’Abdellatif Hammouchi est (presque) toujours le même : on arrête de pauvres et malheureux quidams, qui avouent tout sous la torture. Puis, on annonce la « neutralisation en amont » d’un imminent danger terroriste qui menaçait l’Espagne. Efficace et peu coûteuse, la méthode est particulièrement éprouvée. Approuvée aussi. Car, si cela n’y suffit pas, il reste le recours à l’arme suprême.
L’arme fatale par excellence. Beaucoup d’analystes et de politiques ont tourné autour du pot, mais sans jamais s’aventurer à poser le doigt dans l’engrenage. Le pot de confiture pour dire les choses crument.
La « mamounisation » du personnel politique occidental n’affecte pas que les dirigeants hexagonaux. Tant s’en faut. La diplomatie marocaine use communément du bâton et de la carotte, comme le prouvent les milliers de documents « fuités » par le hacker Chris Colleman.
Le Maroc achète les consciences et les votes à grands renforts de monnaies sonnantes et trébuchantes.
Les hommes-liges de Mohamed VI font effrontément chanter ceux qui refusent de s’inscrire dans leurs criminelles combines.
Inutile de dire que le gouvernement de Pedro Sanchez a signé son arrêt de mort en s’alignant effrontément et illégalement sur la position marocaine concernant le Sahara Occidental.
Cette question tient particulièrement à cœur du peuple espagnol. Jamais il ne pardonnera sa trahison au président du gouvernement qui, déjà, doit commencer à préparer ses bagages. Bon débarras !
M.A.