Edito/ ONU soit qui mal y pense
Par Mohamed Abdoun
Washington, en prenant le risque de présenter au conseil de sécurité un projet de résolution condamnant la Russie n’a fait en fait que griller l’ultime carte qui lui restait en main.
Les abstentions chinoise et émiratie ont clairement fait comprendre aux Américains qu’ils n’étaient plus les maitres du jeu.
A trop vouloir jouer avec le feu, l’Occident a inexorablement fini par se brûler. Les règles que celui-ci a imposées au restant de la planète se retournent désormais contre lui.
Les Occidentaux ont frappé la Yougoslavie sans mandat onusien. Ni accord et/ou consultation de la Russie.
L’ONU est définitivement mise hors-jeu. La loi de la force prime sur la force de loi. L’accord de Minsk, signé en 1995 est désormais une sorte de vieux souvenir. Sa transgression, systématique et mûrement planifiée, a toujours été le fait de Kiev. Elle en paie désormais les conséquences.
Au comptant. Moscou, qui en a largement les moyens, applique les mêmes règles que nous a toujours imposées l’OTAN. Très majoritairement russophone, le Donbass restera sous le giron de Moscou. L’Europe tombe désormais de très haut.
Elle découvre qu’elle s’est fait manipuler et mener par le bout du nez par les Américains qui cherchaient à la faire entrer dans une guerre par procuration. La reconfiguration de l’échiquier européen en résulte de facto.
La Russie y aura son mot à dire. Et son rôle à jouer aussi. Les Américains ne pourront pas fourguer leur gaz de schiste au vieux continent à des tarifs prohibitifs sous prétexte qu’il y aurait la guerre. La crise ukrainienne impose une halte et une réflexion sur l’avenir du monde.
L’ONU, dont les SG successifs se contentent « d’exprimer leur préoccupation », doit impérativement se réformer sous peine de disparaitre inexorablement.
Son conseil de sécurité cristallise le parfait archétype de l’antidémocratisme. Son élargissement, en débat depuis une bonne vingtaine d’années, s’impose désormais de facto. Son mode de fonctionnement aussi.
Les mêmes règles doivent être appliquées de manière uniforme à tous. L’entité sioniste, par exemple, ne peut plus continuer de défier le droit international en imposant sa « solution » finale à tout le peuple palestinien.
Il n’est pas normal non plus que seuls les dirigeants africains soient passibles de poursuites par la CPI (cour pénale internationale). le génocide rwandais, le massacre irakien, la guerre afghane depuis les années 1980, en sont autrement plus « dignes ».
Les choses les plus horribles qui soient ont déjà été commises au nom de l’exportation et de la promotion de la démocratie. T
out comme ces rapports de force qui ont définitivement changé du tout au tout, ce sont désormais les règles du jeu qui doivent également suivre. Oui, le droit international doit impérativement être appliqué de manière uniforme pour tous. La fin de cet arbitraire planétaire passe aussi et surtout par là. Avis !
M.A.