Edito
Voter au lieu de vivoter
Par Mohamed Abdoun
Les quelques 23 millions d’électeurs algériens ont demain rendez-vous avec les urnes. Avec l’Histoire aussi. L’enjeu principal de cette étape politique d’édification de l’Algérie nouvelle, ce me semble, sera assurément le taux de participation.
C’est de ce chiffre, que dépendra en grande partie le poids, et le rôle futur, de notre chambre basse parlementaire en phase de construction. Ce taux de participation, je vais le suivre anxieusement heure par heure, dans l’espoir qu’il sera le plus fort possible. Mais aussi et surtout, le plus éloigné possible de zéro eu niveau de Bejaia et de Tizi-Ouzou.
Car, il faut également que la Kabylie vote. Sans contraintes de quelque nature qu’elle soit. Mais il faut qu’elle vote aussi. Les MAKistes , souvenez-vous-en nous attendent de pied ferme au tournant de ce scrutin. Les arguments massues ne manquent pas, qui plaident en faveur d’une nécessaire participation massive, citoyenne et responsable.
La majeure partie des candidats est portée par des listes indépendantes. La jeunesse y est également très fortement représentée. Les choix, multiples, qui nous sont offerts, tranchent avec le personnel politique traditionnel à cause duquel l’Algérien s’est fâché avec la classe politique.
Je ne crains donc pas de le dire ici. Une rupture totale et salvatrice nous est proposée avec l’ancien système, ainsi qu’avec ses anciennes pratiques, anachroniques et obsolètes. Une chance inespérée s’offre à nous pour changer les choses foncièrement, et pacifiquement aussi.
Il faut donner leur chance à toutes ces figures et compétences nouvelles. Des figures, comme Nassim Diafat le Secrétaire d’Etat délégué auprès du Premier ministre en charge de la micro-entreprise, ou bien Lotfi Benbahmed, ministre de l’Industrie pharmaceutique, incarnent à eux deux la preuve formelle que beaucoup d’Algériens peuvent travailler vite et bien, réaliser carrément des miracles, pour peu qu’on leur en laisse l’opportunité.
Beaucoup de candidats honnêtes et sincères se trouvent très certainement au milieu milliers de têtes et de noms qui sont soumis à notre vigilante appréciation. Beaucoup sont là pour servir, et non pas pour se servir. L’assurance, pleinement acquise qu’il n’y aura aucune fraude, est un argument de plus qui plaide en faveur d’une participation massive, pleine, responsable et citoyenne. Séparer le bon grain de l’ivraie ne relèvera dès lors plus de la gageure utopique.
Mieux, on connait tous les fâcheuses conséquences de la politique de la chaise vide. Cette fameuse « majorité silencieuse » dont j’ai eu l’heur de faire partie durant les années 1990, ne doit absolument laisser la place vide aux entristes islamistes, mais aussi aux ancien « issabistes », chassé par la porte, qui reviennent aujourd’hui à visages masqués.
Le peuple, tout le peuple, doit se montrer fier et attentif des activités et déclarations de ses futurs députés. Ce 12 juin, un tournant historique et majeur sera abordé. Il nous appartient tous de le bien négocier. De ne pas le rater surtout. Avis…
M.A.