Elargissement des BRICS: «Le début de la fin de la dictature occidentale en Afrique», selon des analystes
Alors que l’Algérie vient d’envoyer aux États membres des BRICS sa demande d’adhésion, -une démarche saluée et encouragée par les pays membres- cette hausse visible de la popularité de ce groupe, « marque une nouvelle étape dans le développement du continent africain », analyse Benedict Pharoe de l’université sud-africaine de Fort Hare.
BRICS est l’acronyme du bloc de marchés émergents regroupant le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud et dont la présidence est assurée cette année par Pékin.
« La volonté de certains États de rejoindre les BRICS marque leur détermination à rompre avec la domination occidentale », affirme-t-il en effet à Sputnik, faisant remarquer « l’apparition en Afrique d’une conscience politique chez les jeunes ».
Les pays veulent rejoindre les BRICS parce qu’ils «aspirent à former une nouvelle alliance qui leur permettra de rompre avec la domination occidentale», note encore l’expert.
Plus explicite, il assure que ce processus est «le début de la fin de la dictature occidentale en Afrique», car «les jeunes en Afrique ont désormais une conscience politique et le ton est déjà affirmé pour l’avenir du continent».
Les mécanismes onusiens ne fonctionnent pas et «l’Occident a imposé ses idéologies qui cherchent à saper et à maintenir l’Afrique sous l’oppression», rappelle-t-il.
La Russie avait, pour rappel, salué la volonté de l’Algérie de rejoindre les BRICS.
« Bien sûr. Nos relations avec l’Algérie sont excellentes et notre dialogue est très étroit. Cette question est discutée dans le cadre du travail commun au sein des BRICS », avait assuré à ce propos mardi dernier, le représentant spécial du président russe pour le Moyen-Orient et l’Afrique et vice-ministre des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov.
« Nous saluons la volonté de nos amis, partenaires et personnes partageant les mêmes idées de se joindre au travail dans des groupes tels que les BRICS ou l’OCS (Organisation de coopération de Shanghai) et d’autres où nous travaillons activement », a-t-il ajouté.
La Russie est le deuxième pays après la Chine à accueillir favorablement la demande de l’Algérie d’adhérer à la famille des BRICS.
En septembre dernier, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, avait déclaré que son pays soutenait « l’Algérie dans son rôle de président tournant de la Ligue arabe eet accueillait favorablement son adhésion à la famille des BRICS ».
Il avait souligné à l’issue de sa rencontre avec le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, en marge de la 77e session de l’Assemblée générale de l’ONU, que l’Algérie est un « grand pays en développement » et un « représentant des économies émergentes ».
En juillet dernier, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait affirmé que l’Algérie « s’intéresse aux BRICS, en ce qu’ils constituent une puissance économique et politique ».
« L’adhésion à ce groupe mettrait l’Algérie, pays pionnier du non-alignement, à l’abri des tiraillements entre les deux pôles », avait-il assuré.
Synthèse Y.Y