Elections législatives : la position sensée de Kamel Daoud
En ces temps de profond désarroi dans lequel se meut l’Algérie et que des chants de sirènes opposés les uns aux autres se font entendre, il est des voix pleines de sagesse qui s’élèvent pour inciter le peuple algérien à aller de l’avant et à éviter le vide qui ne peut être synonyme que de … vide, dans tous les sens. De nombreuses voix qui veulent se croire de l’opposition appellent au boycott des prochaines législatives pour laisser la voie au … vide, ce qui ne profitera qu’aux ennemis de l’Algérie d’hier et d’aujourd’hui.
L’APN a été dissoute il y a peu de temps par le président Abdelmadjid Tebboune, qui n’a fait là que répondre à la demande insistante du Hirak originel car, disait-on : « l’APN n’est pas représentative du peuple, elle n’est peuplée que d’une majorité d’élus par la fraude et la bénédiction de la ‘Ch’Kara’ ».
Fidèle à ses engagements, le président a décidé de la tenue d’élections législatives le 12 du mois de juin prochain. Et là, les mêmes voix (?) appellent au boycott ! Pourquoi ? Pour que l’Algérie nouvelle ne se fasse pas, tout simplement car, si le vœu de ces gens étaient de faire avancer la démocratie et la liberté en Algérie, c’est l’occasion ou jamais. Qu’ils se portent candidats, eux ou ceux en qui ils croient et ils seront surs de remporter le plus grand nombre de sièges possibles, et pourquoi pas tous.
Maintenant s’il y a une quelconque manœuvre pour ne pas qu’ils soient élus, ils n’ont qu’à en informer l’opinion publique nationale, avec des preuves tangibles, et ils verront alors que le peuple entier sera derrière eux et ils vaincront, mais il faudrait qu’ils soient sincères, sinon … gare au retour de manivelle.
Ceci est le bon sens que ces voix dissonantes veulent nous faire parcourir à contre-courant et leur mauvaise foi est tellement évidente que même l’écrivain et chroniqueur Kamel Daoud, connu pour ses positions intransigeantes contre les tenants du pouvoir en Algérie, s’est retourné contre ceux qui se disent démocrates et qui appellent au boycott des législatives pour faire le jeu des ‘islamistes et autres populistes’, prévient-il dans sa chronique parue sur le quotidien Liberté de ce jeudi. Même s’il n’a pas lancé un appel ‘visible’ à participer aux prochaines élections, l’auteur de la chronique a affirmé que les prochaines élections seront décisives et seront ‘le virage qui décidera du pays’, d’une manière ou d’une autre.
Abondant dans le même sens, Kamel Daoud rappelle que le boycott des législatives laissera le champ libre à toutes les obédiences, qui ne seront pas forcément les meilleures, d’où la nécessité d’occuper la place justement pour éviter une mainmise qui sera pire que celle qui a été chassée par le soulèvement populaire salutaire du 22 février 2019, que certains veulent confisquer.
Ainsi, le bon sens l’emporte sur le tout-boycott prôné, en apparence, par ceux qui parlent de démocratie. Les raisons invoquées ne sont pas plus sensées que l’appel en lui-même car, comme le fait remarquer l’écrivain, ‘le régime actuel n’a même pas les moyens d’une grande fraude lors des prochaines élections’.
De fait, ces appels au boycott sont plutôt les cris de détresse lancés par ceux qui savent qu’ils vont être broyés par le choix populaire car ils n’ont aucune assise digne de ce nom. Sinon, pourquoi éviter la confrontation des urnes ? De quoi ont-ils peur ? D’une fraude massive ? Nous ne sommes plus dans le totalitarisme d’antan, les choses ont évolué, les gens ont moins peur et tous les algériens se dressent et se dresseront contre les fraudes, de quelque partie qu’elle soit.
Tahar Mansour