Elle est quasiment introuvable dans les commerces : tension sur l’huile de table
Constat identique dans d’innombrables épiceries et échoppes d’alimentation générale de proximité de l’algérois : l’huile de table manque sur les étalages. Seules quelques bouteilles de la marque Fleurial, produite par le groupe Cevital, sont exposées çà et là, mais sans intéresser outre mesure le consommateur. La raison : son prix, non subventionné par l’Etat, caracole à presque 900 DA les 5 litres. Il est carrément rédhibitoire. Les commerçants ne savent pas quoi dire à leurs clients.
Dans une supérette à Birkhadem, la caissière affirme que les distributeurs fournissent le produit de base en quantités plus faibles et par intermittence. A Bologhine, Dely-Brahim, Chéraga, Ain-Naadja, les mêmes explications sont fournies par les gérants et vendeurs. Certains vendent le produit sous le comptoir aux habitués.
D’autres gèrent tant bien que mal les longues files, qui se forment devant les magasins, le jour de l’approvisionnement. Les rumeurs bruissent sur des incidents survenus sur les sites de production autant que sur une pénurie provoquée en vue d’augmenter les prix à la vente de détail. Elles ne suscitent, jusqu’alors, aucune réaction des principaux fournisseurs. Ils se cantonnent dans le silence, laissant le marché fluctuer au gré des ouï-dire.
« Je ne trouve pas d’huile de table depuis plus d’une semaine, Hier, un commerçant m’a proposée une bouteille de deux litres à 300 DA, alors qu’elle est vendue en principe à 240 DA. Je l’ai prise, quand même » rapporte une jeune femme, rencontrée à Dely-Brahim. Une quinquagénaire l’a regardée estomaquée. « Il ne fallait pas, madame, encourager la spéculation. A défaut d’huile, utilisez du smen ou la cuisson à la vapeur » lui a-t-elle reprochée. La frénésie qui s’est emparée des consommateurs, alertés sur l’indisponibilité du produit dans les points de vente, amplifie l’épiphénomène. « Les gens achètent deux fois plus pour pouvoir constituer un stock à la maison.
Cela crée une tension sur l’article en question » souligne un chef de rayon dans une grande surface. A priori, la pression n’est pas induite par un dysfonctionnement du circuit de distribution, comme ce fut le cas à la veille du mois de ramadhan dernier, ni par un arrêt soudain de lignes de production. Les pouvoirs publics, par le truchement des directions du Commerce, s’attellent à rassurer les consommateurs et à mettre en garde les spéculateurs potentiels.
Soulef Biskri