Elle refuse de céder les droits de traduction aux israéliens : La romancière Sally Rooney soutenue par 70 écrivains
Sans se préoccuper des répercussions de sa démarche sur sa carrière d’écrivaine (elle risque d’être boycottée par les éditeurs), la jeune romancière Sally Rooney s’oppose fermement à la cession des droits de traduction en hébreu de sa dernière œuvre « Beautiful World, Where Are You ?» (Merveilleux monde, où êtes-vous ?) à un éditeur israélien. Par ce geste, elle espère attirer l’attention de la communauté internationale sur les violations des droits humains en territoires palestiniens occupés par l’entité sioniste.
« Je comprends que tout le monde ne puisse pas approuver ma décision, mais je ne peux pas, en toute conscience, signer un nouveau contrat avec une société israélienne qui ne prend pas publiquement ses distances avec l’apartheid, et ne soutient pas les droits du peuple palestinien, reconnus par les Nations Unies. » a-t-elle expliqué à l’annonce de sa décision. Bien entendu, cette dernière a été fortement dénoncée par les autorités israéliennes ainsi que les milieux littéraires assujettis aux lobbies juifs. Ses romans, dont ses deux premiers ouvrages Conversations with friends (Conversations entre amis) et Normal people (Les gens normaux), sont blacklistés dans 200 librairies et aussi interdits de vente en ligne, en Israël.
Il n’en demeure pas moins que l’auteure irlandaise, âgée à peine de 30 ans, a été soutenue par 70 écrivains d’expression anglophone. Dans une lettre rendue publique, Rachel Kushner, Francisco Goldman, Eileen Myles, Monica Ali, Caryl Churchill, Pankaj Mishra, China Miéville ou encore Kamila Shamsie… et bien d’autres écrivains connus aux Etats-unis et au Royaume uni notamment, ont adhéré au refus de Sally Rooney de collaborer avec des éditeurs israéliens. Ils ont précisé que cet acte «représente une obligation éthique pour nombre d’entre nous ». Ils ont rappelé que 16 000 artistes ont fustigé récemment Israël pour les crimes d’Etat qu’elle commet contre les palestiniens.
Soulef B.