Elle touche 34% des stocks mondiaux : la surpêche passée au crible à l’OMC
Les Etats membres de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) entament une semaine de «discussions intensives» sur les subventions qui menacent la durabilité de la pêche. Ces négociations «se trouvent à un moment très critique, puisque nous ne sommes qu’à quatre semaines de notre 12e conférence ministérielle», a déclaré lundi la directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala.
Des représentants issus de près de 200 associations de défense de l’environnement lui ont transmis lundi une lettre adressée aux membres de l’OMC appelant les gouvernements du monde entier à conclure rapidement un accord mondial afin d’éliminer les subventions à la
pêche préjudiciables, estimées jusqu’à 54 milliards de dollars par an.
«Le moment est donc venu de mettre fin à des décennies de discussions et de conclure les négociations de l’OMC sur les subventions à la pêche, afin que les résultats puissent être adoptés par les ministres», a déclaré le président des négociations, l’ambassadeur
colombien Santiago Wills, dans une allocution vidéo publiée en vue de cette «semaine de la pêche». Et d’ajouter : «Les discussions intensives qui doivent avoir lieu cette semaine visent à clore les questions en suspens dans le projet d’accord qui a été envoyé aux
ministres en novembre dernier».
Notons que l’OMC et sa directrice générale ont fait de ce dossier une priorité, mais les sujets en suspens sont nombreux et épineux. Les subventions non spécifiques aux carburants, l’équilibre et l’ambition liés à la réduction des subventions qui contribuent à la surcapacité et à la surpêche, sont autant de dossiers brûlants à gérer. Aussi, il y a lieu de souligner que l’accord vise à réduire les dizaines de milliards de dollars de subventions annuelles qui encouragent des navires trop nombreux à pêcher de trop rares poissons. Compte tenu de ces dépenses publiques, près de la moitié des stocks mondiaux de
poissons marins font l’objet d’une surpêche, selon la fondation Minderoo citée par l’OMC. Selon l’ONU, 34% des stocks mondiaux sont surexploités, contre 10% en 1974, ce qui signifie qu’ils sont exploités à un rythme tel que la population de poissons ne peut pas se
reconstituer.
Mohamed Ait S