En mal de visiteurs de minuit, Boukrouh s’abandonne à ses démons « nocturnes »
Par Mohamed Abdoun
Dur, dur, de vieillir convenablement. De ne pas se racornir, et de ne pas se laisser happer ce mortel pli des habitudes. Savoir se bonifier avec l’âge est un don en soi. En soie même, serais-je tenté de renchérir, histoire de meubler une conversation dedans laquelle insulte et invective n’aurait guère droit de citer. Dans ce chapitre précis, l’ancien président du PRA, et ministre sous Bouteflika, vient de franchir allègrement le Rubicon.
Il l’a fait comme un vulgaire roturier. Usant du langage coutumier des charretiers et des roturiers. Boukrouh, qui n’avait que sa plume pour polémiquer, donne l’air d’avoir abandonné icelle à ses maitres du jour.
De la nuit plutôt. Habitué aux « visiteurs de minuit » depuis l’époque où on l’a « forcé » à jouer au preux chevalier, défenseur de la veuve et de l’orphelin. Hélas, en matière de prostitution intellectuelle, de même que pour la prostitution tout court, c’est toujours le premier pas qui compte. Nordine Boukrouh ne s’encombre dès lors d’aucun scrupule moral pour « offrir » ses services aux maitres du jour.
De la nuit surtout. L’écrit d’hier, et les cris d’aujourd’hui ne sont que le pur produit incestueux d’une honteuse copulation lubrique entre des rêves brisés, des ambitions contrariées et des complexes longtemps réprimés. Par trop longtemps brimés, réprimés. Ce type donne l’air de se montrer prêts à toutes les exhibitions, et les spectacles lubriques, pour rester visible, faire parler de soi. Garder la côte, en somme.
L’écrit tarifé, cela se conçoit et se négocie dans le silence feutrés des alcôves et lupanars, où l’on cède tout, en s’aidant de rien. Boukrouh est un agent patenté, (pas tenté ? j’en doute), au service du Makhzen. Il a commis son pamphlet scatologique anti-présidentiel sous la dictée d’agents du roi marocain Mohamed VI. Voilà pourquoi ils ont décidé pour lui, et choisi à sa place la voie de l’insulte, de l’invective et de l’anathème, au lieu d’argumenter, de raisonner, et critiquer, comme l’aurait fait un bon « bennabiste », s’il était demeuré fidèle à ses convictions originelles.
Mais non. Il fallait bien que la trahison passât par là. Ma première réaction aurait consisté à ne pas me rabaisser pour répondre à ces stériles et oiseuses arguties. Or, Boukrouh, sur ce « coup », n’a pas su raison garder.
Au lieu de ses habituels visiteurs de minuit, c’est à ses démons nocturnes qu’il vient de ses livrer corps et âme. Le triste et dégoûtant spectacle qu’il offre est à déconseiller aux enfants. Il n’en est pas seulement pathétique. Il est surtout insolvable sur le marché de la prostitution intellectuelle. Paix à sa plume. Ou faut-il dire plutôt « pet » à sa plume ?
Wana aârft…
M.A.