L’Algérie entend développer les investissements dans les métaux et minéraux stratégiques. En plus des importants gisements de phosphate, de zinc, de manganèse et de baryte que l’Algérie entend exploiter dans le cadre des projets de développement minier, le pays compte tirer profit e la hausse de la demande mondiale d’aluminium.
Pour ce faire, l’Algérie compte mettre en place un projet de partenariat pour la production d’aluminium.
En effet, le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, a révélé, ce jeudi à Alger, qu’une étude est en cours pour un projet de production locale d’aluminium via un partenariat entre le Groupe « Imetal » et un producteur africain de bauxite, matière première utilisée dans la production.
Notons que la République de Guinée est le principal producteur de bauxite sur le continent africain et le deuxième au monde, derrière l’Australie et devant la Jamaïque.
Lors d’une séance plénière consacrée aux questions orales au Conseil de la nation, le ministre a indiqué que « pour développer des projets de transformation locale de la matière première, il y aura un partenariat entre Imetal, des parties privées et un producteur de bauxite en Afrique pour mettre en place une industrie de l’aluminium ».
Le partenariat avec un producteur de bauxite, qui n’existe pas en Algérie, permettra la mise en place d’une industrie qui répondra aux besoins du marché national en aluminium et réduira la facture d’importation de ce matériau, a-t-il précisé.
Toutefois, l’industrie de l’aluminium basée sur la bauxite est considérée comme une industrie « polluante », ce qui nécessite de prendre toutes les précautions nécessaires pour préserver l’environnement, a précisé le ministre.
Rappelons que le groupe malaisien « Lion » projette un investissement majeur dans des projets d’exploitation de ressources minières, comme l’aluminium et les minerais de fer destinés à l’exploitation industrielle, a révélé, récemment, le Directeur général de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI), Omar Rekkache.
Tandis qu’un projet d’usine de production d’aluminium vert, en partenariat avec les russes, devrait voir le jour dans la wilaya d’Ain Témouchent. En effet, un accord de partenariat a été signé, novembre 2023, entre un consortium d’entreprises russes LLC (Scientific and production consorsuim Advanced technologies), et la société algérienne Manou-Agro, domiciliée à Constantine.
Concernant l’industrie sidérurgique en général en Algérie, Ali Aoun a indiqué qu’elle a réalisé un « saut qualitatif », ayant réussi à atteindre près d’un milliard de dollars d’exportations.
Il a souligné que l’Etat a adopté une stratégie visant à promouvoir les grands secteurs industriels, tels que la sidérurgie, en exploitant toutes les ressources naturelles, industrielles et humaines, afin de ne plus importer les intrants, notamment après l’entrée en production du projet Gara Djbilet, qui évitera à l’industrie algérienne d’importer du minerai de fer à l’avenir.
Dans ce contexte, il a indiqué que son secteur œuvre à soutenir tous les opérateurs économiques activant dans le domaine de la sidérurgie et des industries minières « qui souffrent de difficultés et d’entraves, afin de protéger le produit national des importations inconsidérées ».
L’industrie de la tôlerie automobile
Dans le cadre de leurs engagement en faveur des acquis économiques et sociaux, les pouvoirs publics œuvrent à soutenir le complexe Sider El Hajjar, pionnier de la sidérurgie, pour lui permettre de retrouver sa place dans le tissu industriel national et de contribuer au développement économique national, à travers la mise en œuvre d’un plan de développement considéré aujourd’hui comme « indispensable » pour être au diapason des mutations technologiques et énergétiques, a souligné le ministre.
L’objectif principal du plan de développement est d’augmenter les capacités de production et de se diversifier dans les produits sidérurgiques à haute valeur ajoutée et de haute qualité, a expliqué Ali Aoun.
Rappelant la pose, récemment, de première pierre pour l’exploitation du projet de mine de zinc-plomb à Tala Hamza dans la commune d’Ooued Amizour (wilaya), qui dispose d’une réserve exploitable de 34 millions de tonnes pour 20 ans, le ministre a affirmé que ce projet contribuera au développement de ce secteur.
Dans ses réponses, le ministre a mis en avant la performance de l’Algérie qui est passée, au cours des trois dernières années, du statut d’importateur à celui d’exportateur dans le domaine de la sidérurgie, reconnaissant, néanmoins, « un déficit dans certains types, comme la tôle pour l’industrie automobile ».
Dans cet ordre d’idées, le ministre a annoncé que « le complexe d’Oran commencera à produire ce matériau avant la fin de l’année en cours ».
S.R.