Entièrement soumis à sa moitié : Zemmour cultive un grave complexe identitaire
J’avoue qu’il me répugne plus que tout au monde de farfouiller dans les cloaques nauséabonds de la vie privée des personnes, quelles qu’elles soient. Cela contredit foncièrement mes principes déontologiques et professionnels de base. S’agissant d’Eric Zemmour, et du danger qu’il représente pour la France et pour la planète toute entière, où la montée du racisme et de la xénophobie se déploient désormais sans complexe et avec une fierté toute assumée, je me montre tout à fait enclin à faire entorse à cette règle de conduite. Ainsi, un article fort intéressant parle de la femme de Zemmour. Les deux tourtereaux, mariés depuis une bonne quarantaine d’années, ne sont d’ailleurs pas français tous les deux. Le polémiste français a déjà été condamné à de multiples reprises pour « provocation à la discrimination raciale » en 2011, « provocation à la haine religieuse envers les musulmans » en 2018 et “injure et provocation à la haine » en 2020. Il n’a pourtant jamais autant fait parler de lui que depuis qu’il laisse planer le doute sur son éventuelle participation à l’élection présidentielle française de 2022. Des médias hexagonaux rapportent ceci à propos de ce couple bourgeois sortis brusquement de l’anonymat : « Installée dans les quartiers chics de la capitale, à proximité du palais de l’Élysée, l’épouse de l’essayiste d’extrême-droite est avocate de profession. Après avoir été administratrice judiciaire durant près de 30 ans, elle est aujourd’hui avocate spécialisée dans le droit des faillites. La femme d’Éric Zemmour exerce ses fonctions – sous son nom de jeune fille – au sein du cabinet Marigny, qu’elle a fondé il y a plusieurs années avec quatre associés. Cette position lui vaut de ne pas se mêler des affaires qui touchent son mari. Discrète sur la scène médiatique, elle ne s’exprime jamais sur les déboires judiciaires de l’éditorialiste français ». Il s’agit d’une certaine Mylèche Chichportiche, un nom qui n’est franchement pas français. Celui de Zemmour non plus. Partant, on découvre que les nouveaux convertis et les arrivistes, histoire d’appeler les « choses » par leur nom se montrent autrement plus zélés et plus racistes que pourraient l’être des français de souche à l’image de la famille Le Pen. Zemmour, sans aller jusqu’à parler de sa morphologie, cultive très certainement une profond complexe vis-à-vis des Français de souche. Jean-Marie Le Pen, qui n’a assurément pas la langue dans sa poche, et qui n’exclut même pas l’idée de soutenir Zemmour contre sa propre fille Marine, s’était adroitement gaussé de lui en martelant qu’avec les propos que tient Zemmour, il se serait certainement fait traiter de fasciste et de raciste s’il s’était appelé Dubois. Mais ce n’est pas tout. Zemmour vit sous l’emprise et la domination de sa femme. Auparavant, il a échoué deux fois au concours d’entrée à l’ENA (école nationale d’administration). Et c’est à la suite de ce double échec, dont il traine sans doute la frustration jusqu’à ce jour, qu’il s’improvise journaliste, distillant ses idées radicales de droite sur les colonnes du journal Le Figaro. Le couple a eu trois enfants, dont deux garçons et une fille : Hugo, Thibault et Clarisse Zemmour. Si le polémiste aime provoquer et crier fort, il est bien un domaine sur lequel il demeure très réservé : sa famille. Excepté le fait que Clarisse est la benjamine de la fratrie et qu’elle est née en 2004 à Montreuil, on ne sait pratiquement rien concernant ses enfants à ce jour. Dans un portrait que l’Express consacrait au sulfureux polémiste en 2018, l’avocat Olivier Prado, intime du couple, fait quelques confessions sur celle qui refuse qu’on l’appelle Madame Zemmour. On y apprend ainsi que cette dernière n’hésite pas à le recadrer lorsque le succès « lui monte un peu trop vite à la tête ». Mylène n’aurait aucun mal non plus à s’opposer à son époux dès lors que leurs opinions divergent. Olivier Prado fait par ailleurs savoir que l’avocate a « horreur d’exister à travers son mari ». Si elle n’aime pas que la notoriété lui fasse tourner la tête, on a bien du mal à se figurer la façon dont elle perçoit la sur-médiatisation dont il fait l’objet actuellement. Son couple, quelque peu atypique, est formé de deux descendants d’immigrés. Des Maghrébins arrivés en France plus tôt que lui, peuvent dès lors s’avérer plus français que lui, n’étaient les noms et les religions des uns et des autres. Finalement, cette Mylène au nom imprononçable a bien raison de brimer son mari, si pour lui le fait d’être français se résume au prénom et à la religion. Après les inacceptables et électoralistes de son propre président, force nous est de conclure que la France est tombée si bas que sa future campagne présidentielle risque de se décliner au ras des pâquerettes. Quel sordide adieu à la France des lumières, avec ses Hugo, Stendhal, Proust et bien entendu Zola…
Mohamed Abdoun