Entité sioniste : fin de l’ère Nétanyahou
La Knesset, parlement de l’entité sioniste, s’est prononcée dimanche 13 juin en faveur d’un nouveau gouvernement de coalition, mené par le dirigeant de la droite radicale Naftali Bennett, mettant un terme à douze années de pouvoir ininterrompu de Benyamin Nétanyahou. Reste à savoir si cette alliance hétéroclite tiendra.
Soixante députés ont voté pour la nouvelle coalition, qui va de la droite à la gauche, en passant par l’appui d’un parti arabe. Cinquante-neuf autres parlementaires, principalement du Likoud, de l’extrême droite et des partis ultraorthodoxes, s’y sont opposés. À la Knesset, la transition s’est déroulée dans un climat tendu. Des fidèles de Nétanyahou ont notamment chahuté Naftali Bennett pendant son discours, rapporte le Times of Israel. Le Premier ministre déchu, visage fermé, a accepté de serrer la main de son successeur.
Mais lorsque Bennett lui a tendu la main une seconde fois, un peu plus tard, Nétanyahou l’a ignoré, remarque le Jerusalem Post. Au moins, “il n’a pas non plus pris d’assaut la Knesset et n’a pas ordonné à ses partisans de le faire”, comme “son ami le président américain Donald Trump le 6 janvier dernier”, se félicite le quotidien de droite. “Les pires critiques de Nétanyahou, qui avaient prédit une transition sanglante, se sont donc trompés”, conclut le Jerusalem Post. Aux dernières législatives de mars, le Likoud avait terminé en pole position mais Benyamin Nétanyahou n’avait pas réussi à rallier la majorité de 61 députés nécessaire pour former un gouvernement.
Le président Reuven Rivlin avait alors confié cette tâche au chef de l’opposition, le centriste Yaïr Lapid : cet ex-ministre de Nétanyahou a réussi in extremis début juin à réunir une majorité en formant une coalition réunissant deux partis de gauche, deux du centre, trois de droite, dont le parti Yamina de Naftali Bennett, et – fait rarissime – la formation arabe Raam de Mansour Abbas.
R.I.