Etude consacrée aux produits de la finance islamique : le poids du facteur religieux
L’évolution des produits bancaires islamiques et leur diffusion dans l’économie algérienne sont de plus en plus importantes ces dernières années. Raison pour laquelle, expliquent Amani Smail et Mohamed Ben Ahmed de l’Université d’Oran2, « les banques doivent s’adapter à ces nouveaux produits ainsi qu’aux besoins spécifiques qui leurs sont liés ».
Pour ce faire expliquent-ils, l’étude des déterminants du choix des produits islamiques au détriment des produits conventionnels «revêt une importance particulière pour ces derniers et reste tributaire de la perception des clients de ces derniers ».
Des études, enchaînent les universitaires, «concèdent certes que le facteur religieux est important pour les demandeurs de produits bancaires islamiques, de même que les déterminants classiques dans le choix des produits bancaires notamment la qualité de service.
Ce n’est pas tout. S’ajoutent d’autres déterminants spécifiques aux produits islamiques, notamment un facteur culturel et d’autres facteurs d’ordre économique à savoir la «profitabilité de ces produits et le niveau de risques qu’ils impliquent ». Les résultats d’une étude auprès du consommateur algérien «démontrent d’ailleurs que la préférence pour les produits bancaires islamiques au détriment des produits conventionnels en Algérie est largement déterminée par le facteur religieux ».
Ce dernier, commentent les universitaires, est suivi par le facteur social qui traduit la volonté des consommateurs de démontrer leur appartenance à la communauté et mieux s’intégrer au sein de leur familles et amis en renvoyant une image de bon croyant par l’utilisation de produits bancaires islamiques.
Néanmoins, les autres facteurs étudiés pour des consommateurs d’autres régions du monde à savoir la profitabilité, le risque et la qualité de service des banques islamiques « n’ont aucun impact sur le choix des produits islamiques en Algérie ». Par ailleurs, les auteurs de l’étude précisent qu’en l’absence d’autres moyens d’actions, « les banques algériennes devraient plus insister sur les facteurs culturels et religieux pour attirer les consommateurs vers les produits bancaires islamiques ».
Yacine Bouali