Éventuel retour du système SKD : les trois variantes qui déterminent les prix des véhicules
L’Industrie automobile s’achemine–t-elle vers le retour du système SKD ? Les véhicules coûteront- ils plus chers ? Officiellement, le Conseil des ministres, sous la Présidence d’Abdelmadjid Tebboune, a procédé à l’annulation du régime préférentiel pour l’importation des lots SKD/CKD, en mai 2020.
Une décision suivie par l’autorisation accordée pour l’importation des véhicules neufs par les concessionnaires automobiles.
Sollicité par La patrie News, Souhil Meddah, expert financier indique que l’éventuel retour du SKD sur le marché du détail pour les véhicule «peut donner des effets de stabilisation et d’équilibre, de façon à la fois limitée et graduelle, car il sera toujours question de répondre aux besoins selon un nombre précis de demandeurs et ça, quel que soit la source de l’approvisionnement, en importation directe ou en kits importés et puis montés ».
Au sujet des prix, l’expert précise que cette question «ne concerne ni le coût, ni le taux d’intégration et encore moins la politique fiscale, que les pouvoirs publics jugent utile ou non ». La question des prix «dépendra de trois variantes à la fois singulières mais complémentaires entre elles ».
Dans le détail, M. Meddah indique la première concerne tout simplement «la base de cette demande qui émane d’un ensemble de consommateurs qui avec le temps se sont adaptés et familiarisés avec le besoin d’acheter un véhicule, de façon nécessaire et absolue, même que dans certains cas, il s’agit tout simplement de changement de gammes ou de type d’options sur modèles ».
La deuxième condition, de façon brute, s’attache au «niveau des flux des offreurs vers les demandeurs, dans un espace ou la touche spéculative devient totalement légitime et acceptée par tous ». Il est également question, selon M. Meddah, des «transactions quantitatives qui s’ajoutent tout le temps sur le marché de l’occasion, qui ne se limitent pas aux modèles amortis, mais même aux modèles qui sont très récents ».
Enchaînant M. Meddah souligne que le prix « évoluera et se stabilisera en fonction de l’offre capable d’honorer pleinement la demande ». Par contre, prévient -il, «le terrain comparatif des avantages concernera beaucoup plus la politique fiscale avec les ressources qu’elle peut mobiliser sur les mesures tarifaires qui leurs sont appliquées, soit en importations directes ou sur les montages des kits ». Dans le même ordre d’idées, l’expert précise que la «stabilité des prix des véhicules ne peut pas s’imposer sans la contribution des deux interfaces, quantité et compétitivité.
La quantité, qui garantit des offres suffisantes, pour répondre aux demandes directes, et pour affaiblir les niches des opportunistes spéculateurs ».
D’autre part, la compétitivité, dans le domaine SKD, «qui doit naturellement s’orienter vers l’industrie graduelle et progressive, capable de gérer tous les éléments des couts directs et indirects, notamment sur l’implication des ressources locales en matière et d’autres approvisionnements avec les services divers ».
Notons que l’expérience du montage automobile à travers le système SKD a été décriée, lui reprochant un taux d’intégration faible et un nombre insuffisant d’emplois créés.
Aujourd’hui, le retour vers ce système exigera plus de rigueur, de transparence, et des efforts supplémentaires.
A ce sujet, M. Meddah indique que « ce qui est important pour le marché du détail, c’est la question de la disponibilité des quantités suffisantes sur le marché de détail. Que cette disponibilité provienne des importations ou des montages des kits SKD, le marché réagira de la même façon ».
Maya Merzouk