Exclusif/La Patrie News : Entretien avec M. Amar Belani
‘’Drame de Melilla, le Maroc fuit une nouvelle fois ses responsabilités’’
Il faut dire que le Makhzen continue de se fourvoyer de plus en plus dans la gabegie et dans les accusations gratuites contre l’Algérie. Après le drame horrible de Melilla au cours plusieurs dizaines de migrants subsahariens (37 selon certains témoignages) ont été massacrés par les services de sécurité du royaume, l’ambassade du Maroc à Madrid a ‘pondu’ un communiqué dans lequel elle accuse son voisin de l’est, l’Algérie, d’être derrière ces évènements.
La Patrie News a contacté M. Amar Belani, envoyé spécial chargé de la question du Sahara Occidental et des pays du Maghreb qui a bien voulu nous informer de la réaction de l’Algérie au communiqué du l’ambassade du Maroc à Madrid.
La Patrie News : le royaume chérifien a érigé la fuite en avant et l’amalgame comme moyens de défenses au lieu d’assumer pleinement ses responsabilités. L’exemple du drame de Melilla en est l’exemple parfait après qu’un communiqué de l’ambassade du Maroc ait accusé l’Algérie d’être derrière cet horrible acte. Qu’avez-vous à nous dire sur cela ?
M. Amar Belani : nous savons que le Maroc a érigé la fuite en avant en système de gouvernance. N’ayant pas le courage d’assumer ses propres turpitudes, ce pays est constamment à la recherche de boucs émissaires pour se défausser de ses responsabilités.
Le communiqué de l’ambassade du Maroc à Madrid en est la parfaite illustration.
Les organisations internationales spécialisées dans la gestion des flux migratoires, attestent que la majorité des migrants subsahariens qui se trouvent au Maroc ont rejoint ce pays par les voies légales. Ceci est le résultat du marketing diplomatique nourri par ceux qui définissent, présomptueusement, le Maroc comme étant la plateforme entre l’Afriquesubsaharienne et l’Europe, dans le but soi-disant de consolider la position géostratégique du pays.
L’appel d’air qui a suivi des pseudos régularisations de migrants est un autre fait que les autorités marocaines se doivent de reconnaitre au lieu de jeter malhonnêtement la pierre au voisin. Je rappelle qu’un journal connu dans ce pays alertait, de manière stigmatisante, sur le « péril noir ».
Ainsi, au lieu d’appliquer la politique de l’autruche, les représentants de l’ambassade du Maroc à Madrid feraient mieux de réaliser qu’on ne peut se prévaloir à la fois de son « africanité » à l’égard de ses voisins du sudet enfiler en même temps la tenue du garde chiourme qui contribue à surveiller les frontières extérieures européennes. Le résultat des courses de ce grand écart est la survenance cyclique de reprissions sauvages et de carnages, comme celui de Nador, qui ont horrifié les citoyens du monde.
Certaines voix s’élèvent, notamment sur les réseaux sociaux, pour relever le caractère planifié et prémédité de cette « tentative » de franchissement de la frontière de Melilla par plus d’un millier de subsahariens qui seraient ainsi tombés dans un guet-apens, réprimé férocement par les forces de l’ordre pour, à la fois intimider les pays du sud de l’Europe dont l’Espagne au premier chef, en agitant la menace de la submersion migratoire et obtenir, en retour, le soutien diplomatique ainsi que des subsides substantiels de la part de l’Union Européenne.
Enfin, quant à la frontière algérienne, elle est sécurisée à travers la mise en œuvre de dispositifs renforcés et performants qui nous permettent, entre autres, de déjouer régulièrement les tentatives d’introduction de quantités industrielles de cannabis en provenance de ce pays qui nous soumet à une véritable guerre d’agression en la matière.
KHELIFA Abdenour