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Plongée dans les ramifications du Maroc-Gate : Le colonel Mohamed Belharch définitivement grillé !
Par Mohamed Abdoun
Le Maroc officiel, dans sa vaste offensive d’achat des consciences, de chantage et de corruption, est loin de faire dans le détail ou bien dans la demi-mesure. Beaucoup s’en faut. L’actuel Maroc-Gate, avec sont impressionnant et continuel chapelet de nouvelles révélations quotidiennes, continue de nous fournir de nouvelles informations sulfureuses et croustillantes sur les activités corruptrices déployées tous azimuts par le Makhzen, notamment en direction des institutions et hauts responsables en Europe. Le nom du colonel Belharch vient ainsi de sortir de l’anonymat, suivant les documents et révélations exclusifs que nous avons pu nous procurer. Cet ancien officier de la gendarmerie royale, avait été transféré vers le renseignement militaire, pour se voir confier deux dossiers très lourds. Ceux du Polisario d’abord, puis celui du conseil du culte musulman en France. C’est sur ce dossier, comme nous l’avions déjà relevé dans un précédent article datant de plusieurs mois, que Belharch s’est le plus distingué. Agissant dans l’ombre, au point où les services secrets hexagonaux n’avaient réussi que récemment à obtenir une photo de lui, il a œuvré à infiltrer les milieux islamistes et terroristes, à coup de dizaines de milliers d’euros. Agissant en zone grise, à la lisière du criminel, il a pu infiltrer certaines institutions françaises, mais aussi, à « fabriquer » de faux islamistes-terroristes » prêts à passer à l’acte, avant d’en transmettre les dossiers, dûment ficelés, aux services de renseignements hexagonaux. C’est ce qui a, pendant des années, fait grimper l’usurpée côte de popularité d’Abdellatif Hammouchi, patron de la DGSN et de la DST marocaines. Le Maroc ne s’est jamais gêné pour transgresser toutes les règles de bienséances diplomatiques en se permettant d’espionner le téléphone portable du président français Emmanuel Macron. Mohamed Belharch est recherché en France depuis 2018. Il est connu par les renseignements français sous le nom de code S03. Il a totalement disparu des écrans-radars depuis 2018. Il et accusé de transfert illicite d’argent, aux fin d’infiltrer le conseil du culte musulman, et d’influer sur les décisions de ce dernier. Le peu qu’en savent les enquêteurs français, c’est qu’il est célibataire, est né en juin 1964, aurait séjourné quelque part en Alsace, et travaille pour le compte de la DGED de Yacine Mansouri, contre lequel un mandat d’arrêt international a également été lancé dans le cadre de l’affaire de corruption au sein du Parlement européen. Si le dossier sahraoui avait été confié au sieur Mohamed Belharch c’est qu’il avait également pour mission de monter de toutes pièces des dossiers d’activités terroristes contre des militants du front Polisario. C’est l’actuelle mission du Maroc : créer une douteuse confusion entre le militantisme indépendantiste des Sahraouis et le vulgaire terrorisme. Le premier ministre marocain Aziz Akhanouch, accusé de corruption par l’ex-eurodéputé José Bové, a déjà lancé un surréaliste ballon-sonde dans ce sens lors de la dernière AG de l’ONU. Actuellement, c’est le Maroc qui défie quotidiennement la légalité internationale, en corrompant tous azimuts les hauts fonctionnaires occidentaux, en colonisant un territoire non-autonome, et en assassinant des populations civiles à l’aide de ses drones tueurs. L’affaire Mohamed Belharch ne s’arrête pas là. Celui-ci est en effet traqué par la DST pour avoir corrompu un officier de la PAF française. Celui-ci, en échange de grosses enveloppes d’argent et de séjours princiers dans des palaces de luxe au Maroc, lui fournissant des badges dits « verts », lui permettant de se déplacer dans les zones sécurisées et sous douane des aéroports de Paris. Sachant que Rabat finance l’essentiel de ses activités de subversion et d’intox criminelles avec le trafic de drogue, il n’est pas exclu que cet individu ait profité de ces sauf-conduits pour introduire du cannabis en France, que le Maroc produit et commercialise en quantités industrielles. L’officier de la PAF remettait des copies à son agent traitant Mohamed Belharch des dossiers de chaque voyageur « intéressant » ayant transité par les aéroports internationaux parisiens.
Un crochet dans les camps de réfugiés pour détourner les soupçons
Pour revenir au scandale planétaire de la corruption au Parlement européen, l’ex-eurodéputé, italien, Antonio Panzeri est la taupe attitrée du réseau marocain, destiné à corrompre les eurodéputés, et à peser sur leurs votes et décisions. Chez lui, les enquêteurs ont trouvé une malle remplie d’argent. La somme trouvée dans les bagages de cet individu, désormais incarcéré en Belgique, est estimée à un million sept cent milles euros. La femme de Panzeri a elle aussi touché directement de l’argent de la part des barbouzes marocains. Les billets neufs, facilement « traçables », car l’argent a bel et bien une odeur, ont permis de remonter la piste de ce réseau criminel jusqu’au patron du DGED, le contre-espionnage marocain. Son chef, Yacine Mansouri, ami d’enfance de Mohamed VI, fait désormais l’objet d’un mandat d’arrêt international, délivré par la justice bruxelloise. C’est ce qu’avait annoncé la veille le journal italien Le Repubblica. Le journal français Le Monde révélait de son côté que ces énormes sommes d’argent destinées à télécommander les votes du Parlement européen, transitaient par l’ambassade marocaine en Pologne. Ces circonvolutions financières permettent de brouiller les pistes. Elles permettent de dire que les autorités marocaines assument pleinement leur décision de recourir à de vils procédés mafieux. Antonio Panzeri n’hésitait pas non plus à se présenter comme « conseiller du roi Mohamed VI, alors qu’il était encore eurodéputé, et censé être au service de ses électeurs. S’il passe aux aveux, le Maroc va se retrouver dans de sales draps. Mais les preuves et les fuites déjà glanées permettent d’accuser formellement Rabat, et de confirmer plus que jamais que sa diplomatie carbure bel et bien à la carotte et au bâton. Cette dangereuse bande criminelle, sans doute conseillée par des cerveaux machiavéliques, un peu à l’image d’André Azoulay, le « tonton de Mohamed VI, nous prouve que ces criminels-corrupteurs pensent vraiment à tout, sans rien laisser au hasard. Une note confidentielle de l’ambassade marocaine à Bruxelles « autorise » Antonio Panzeri à séjourner dans les camps de réfugiés sahraouis, alors qu’il présidait la commission-Maghreb au niveau du Parlement européen. Rien de tel, en effet, pour tromper la vigilance des uns et des autres, noyer le poisson, et faire diversion. Le procédé est simple en diplomatie, qu’elle soit parlementaire et/ou classique. On fait semblant de sympathiser, et même de céder, d’être convaincu. Mais uniquement sur des questions accessoires. Cela permet d’avancer par ailleurs ses pions sur les vraies questions essentielles. Chose qu’ a faite pendant des années Antonio Panzeri au Parlement européen et, plus tard, à la tête de son ONG, Fight, discrètement financée par le Makhzen. Ce n’est pas tout. Ce scandale de corruption éclabousse un ex-commissaire européen. Le Grec Dimitris Avramopoulos a en effet touché 60.000 euros de l’organisation Fight impunity. La Commission européenne « mène les vérifications qui s’imposent ». La Stampa a révélé que l’ex-commissaire européen Dimitris Avramopoulos avait touché 60.000 euros de Fight impunity. Cette organisation a été créée en 2019 par l’ex-député européen Pier Antonio Panzeri, aujourd’hui inculpé. L’ancien commissaire grec à la Migration figurait, comme d’autres personnalités telles que l’ancienne commissaire Emma Bonino ou l’ex-haute représentante de l’UE Federica Mogherini, dans le conseil d’administration de Fight impunity, soupçonnée d’avoir servi les intérêts criminels et colonialistes du Maroc, contre le front Polisario. Cette ONG, financée par les services secrets marocains à hauteur de plus de 500.000 euros, a été créée avec la complicité d’un sahraoui félon, traitre à sa nation, le sieur Biyadallah. C’est dire que la vénalité peut conduire à la trahison pure et simple. Le Maroc joue à fond cette carte, sans même se rendre compte qu’il s’agit d’une redoutable arme à double tranchant.
Une liste de suspects qui n’en finit plus de s’allonger…
En attendant, la liste des eurodéputés accusés d’avoir été corrompus par le Maroc en contrepartie de services rendus ne cesse de s’allonger, au moment où l’enquête déclenchée par le parquet fédéral belge concernant ce retentissant scandale suit toujours son cours. Cité dans un premier temps par les enquêtes menées par la chaîne d’information française BFMTV et le Journal du Dimanche (JDD), comme étant l’un des eurodéputés ayant bénéficié de cadeaux et voyages payés par le Maroc, l’ancien maire d’Hellemmes, en France, Gilles Pargneaux, vient d’être enfoncé par son ex-collègue portugaise au Parlement européen, Ana Gomes (2004-2019) qui le taxe de “lobbyiste effronté du Maroc”. “A-t-il déjà fait l’objet d’une enquête ? Il devrait !”, a-t-elle tweeté, en référence à Gilles Pargneaux, les deux personnes ayant siégé au sein du même groupe à Bruxelles. L’ex-eurodéputé français, qui était durant ses deux mandats (2009-2019) à la tête du groupe d’amitié UE-Maroc, une structure informelle chargée de tisser des liens entre l’Union européenne et le royaume chérifien, recevait “durant ses visites régulières au Maroc des cadeaux”, affirmant que “des photos des cadeaux existent sur son compte Facebook”. Il est à rappeler que la réception de cadeaux est une pratique encadrée au sein du Parlement européen. Selon un code de conduite adopté en 2011, il est interdit aux eurodéputés d’accepter de la part des lobbies des cadeaux matériels ou immatériels d’une valeur supérieure à 150 euros. Or, nous sommes bien loin de ces modiques sommes. Sahara occidental, Maroc-UE, Union africaine, droits de l’Homme, détenus sahraouis de Gdeim Izik, entre autres, il n’y a pas un sujet pour lequel l’eurodéputé ne mouille pas la chemise pour défendre haut et fort les thèses colonialistes et criminelles de Rabat. L’engagement vénal de l’eurodéputé a d’ailleurs été reconnu par les autorités marocaines qui l’ont remercié par de multiples distinctions. Allant, dans le même sens, le sénateur socialiste français du Nord, Patrick Kanner, qui a longtemps côtoyé Pargneaux au sein de la fédération PS, a assuré que ce dernier “a toujours montré son affection pour le Maroc et les autorités marocaines”, lui qui est marié à une Marocaine et a adopté des enfants marocains. Dans une interview donnée à un site d’information marocain en 2013, Gilles Pargneaux a déclaré que le Maroc devait avoir “une présence accrue au Parlement européen”. Une phrase qui résonne étonnamment au vu des révélations actuelles à Bruxelles. Après avoir quitté le Parlement européen en 2019, il a fondé une ONG qu’il préside aujourd’hui. La mode des ONG financée par le Makhzen permet aux eurodéputés corrompus de garder un pied à l’étrier en dépit des sanctions populaires. Ainsi donc, l’étau se resserre, en même temps que la liste des suspects-coupables continue de s’allonger. Désormais dans la gadoue jusqu’au cou, le Maroc a mis en place une secrète cellule de crise, dirigée par André Azouly depuis le palais royal de Fès. Nous reviendrons bientôt en exclusivité sur ses premières décisions face à cette déferlante médiatico-politico-judiciaire.
M.A.