Ferhat Abbas : « La prospérité du colon a pour origine notre asservissement »
Le (faux) débat semble avoir été tranché depuis au moins 1957, à travers cette mémorable tirade de Ferhat Abbas, un « modéré », et partisan de l’assimationnisme, amené vers la lutte armée, contraint et forcé, devant la mauvaise foi et les crimes grandissants du colonisateurs. Le tout premier président de la République algérienne, libre et indépendante, a en effet répondu et clos définitivement le débat sur les prétendus bienfaits du colonialisme en Algérie. L’image utilisée par cet érudit et tribun hors-pairs, est frappante de précision et de réalisme. Il y répond à cette obscène question on convoquant l’image d’un voisin qui accapare les terres de l’autre, les aménage à a guise, sans jamais se soucier des besoins des enfants de l’autre. Cela, au prix du pillage des ressources du colonisé, l’Algérien en l’occurrence. Celui-ci est même privé d’éducation, bien loin des clichés et images des « SAS » propagandistes de l’occupant qui, précisément, parle de… prétendus bienfaits du colonialisme. Les nostalgiques du « paradis perdu, bien plus nombreux qu’on ne pourrait le penser, reprennent même force et vigueur depuis que c’est le discours de Zemmour qui impose le tempo du débat politique en France, à l’orée de cette atypique élection présidentielle. La proportion est de 1 pour mille entre les dépenses consenties au profit des enfants français et des enfants algériens. Mais, rappeler cela, revient carrément à défoncer des portes ouvertes. Car, durant la colonisation, et plus encore pendant la glorieuse guerre de libération nationale, il n’était pas question de bien-être, mais carrément de survie. De lutte contre les disettes, d’échapper au napalm, aux déportations vers des camps de concentration… aussi, oser encore parler de bienfaits du colonialisme relève d’une obsène et inacceptable contre-vérité. Presque aussi pire que celle de ce Macron, en mal de « zemmourisation », qui se demandait un jour si une nation algérienne existait avant la colonisation française. Décidemment, l’absence de vergogne est une maladie congénitale incurable…
Ali Ousssi
Ferhat Abbas sur le prétendu rôle positif de la colonisation (1957)