Feux de forêts : En finir avec les pyromanes
Les feux de forêts reviennent cet été comme en pareille période de l’année en Algérie notamment, à l’approche de l’Aïd El-Adha.
En quelques jours, les services spécialisés des forêts et de la protection civile mobilisés dans la lutte contre ce phénomène, aux côtés de la police et de la gendarmerie nationale, ont déjà recensé des centaines d’hectares de forêts, de broussailles et de cultures détruits par les flammes dans une dizaine de wilayas.
Outre que ces départs de feux portent un grand préjudice au patrimoine forestier national, en mal de reconstruction, ils mettent en péril la vie des riverains et causent d’énormes désagréments aux populations notamment les malades chroniques, du fait des grandes chaleurs qu’ils suscitent.
Il est désormais prouvé que la grande majorité des incendies sont provoqués par les pyromanes criminels en mal de ramassage de charbon de bois destiné à la revente en prévision de l’Aïd El-Adha.
Ainsi, pour gagner quelques billets, ces criminels n’hésitent pas à détruire un patrimoine forestier difficilement remplaçable, qui a mis des années à se reconstituer. En 2019, il a été recensé plus de 9000 hectares de forêts et autres surfaces agricoles ravagés par les 1.312 incendies enregistrés.
La criminelle main de l’homme est dans une large mesure derrière ces désastres économiques et écologiques.
Cette année, un nouveau désastre s’annonce. La loi algérienne punit les incendiaires, mais les sanctions prévues pour punir les pyromanes ne sont pas assez dissuasives, selon les observateurs.
Ces derniers comme la majorité des citoyens du reste, s’accordent pour dire que les pouvoirs publics devraient durcir les sanctions aussi bien pénales que financières contre les auteurs de ces crimes ; comme cela est observé dans d’autres pays.
A titre d’exemple, en France, les sanctions infligées aux incendiaires, qui étaient assez clémentes, ont été durcies de sorte de dissuader ce genre d’entreprise.
Pour les incendiaires, qui agissent ou non de manière délibérée, la loi a élevé les peines prévues « dans le but de s’adapter aux évolutions de la criminalité et à aggraver les conséquences ».
Auparavant, les incendiaires volontaires (les pyromanes) étaient punis de deux mois d’emprisonnement ferme. « Depuis la loi de mars 2004, les incendies volontaires de bois et forêts sont désormais passibles d’une peine allant de 15 années de réclusion criminelle et 150 000 euros d’amende à la réclusion criminelle à perpétuité et 200 000 euros d’amende ».
Dans ce pays, la loi a également durci les peines prévues en cas d’incendies involontaires. « Ils sont désormais sanctionnés par deux ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende à trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende.
Ces peines sont applicables même si les dommages sont moindres ». L’Algérie qui vient de durcir les sanctions contre les auteurs d’agressions des staffs médicaux, devrait faire de même pour les pyromanes dont les déprédations affectent non seulement le patrimoine forestier mais aussi, la santé des personnes et les biens publics et privés.
Ad. M.