Finance islamique : un attrait pour les TPE et PME/PMI
La promulgation du règlement n° 2020-02 du 15/03/2020 est destinée à améliorer le cadre juridique de l’activité économique des banques islamiques, offrir aux banques publiques de nouvelles opportunités d’investissement en finance islamique et par là même, poursuivre la lutte contre la sphère informelle. « Bien que ce règlement constitue un pas vers le développement d’un marché bancaire islamique, il ne prend malheureusement pas en considération certains soucis d’ordre fiscal, comptable et prudentiel, affirme Halim Arroudj, universitaire. Pour lui, la finance islamique a un bel avenir, mais cette démarche est tributaire d’autres éléments. Il est question de «remédier aux insuffisances juridiques soulevées par les acteurs bancaires en s’inspirant des expériences des pays voisins ou d’autres pays, ne peut être que bénéfique pour éviter des divergences ou déficits de coordination institutionnelles, législatives ou règlementaires, qui pourraient freinées le développement du secteur de la finance islamique et par conséquence, peser négativement sur le marché bancaire local ».
Economiquement, « l’avantage d’un système bancaire hybride réside dans le fait qu’il permet à un nombre important de personnes de trouver des offres qui leur permet d’obtenir un compte bancaire ou accéder à un service bancaire, et réduire le phénomène d’exclusion bancaire des particuliers, bien que cela, suppose également l’introduction des produits de la micro-finance islamique ».
Il est à rappeler que la particularité des banques islamiques réside dans le fait qu’elle obéit à des règles bien spécifique qui reposent sur des valeurs de responsabilité, de transparence, d’équité, de justice sociale, de partage compétitivité et de rentabilité. Des atouts, explique l’universitaire, qui peuvent « jouer en leur faveur et par conséquent, créer un environnement favorable à l’investissement, bien que cela ne peut être valable que si le poids ou la part de marché des banques islamiques est conséquente ».
Malgré son encours estimé à plus de 2 875 milliards de dollars, la finance islamique , de nos jours, « ne représente qu’un peu plus de 1 % de la finance classique. Autrement dit, son activité reste relativement marginale. La valeur totale des actifs dits « charia-compatibles » a progressé de plus de 60 % entre 2012 et 2019.
D’autres aspects de la finance islamique « peuvent également présenter un attrait pour les TPE et les PME/PMI. Les banques islamiques mettent l’accent sur la relation de partenariat caractérisée par le partage des profits ou des pertes ».
Mohamed Ait S.