Flambée des prix des produits alimentaires : L’Algérie en guerre contre les spéculateurs
Pour tenter de mettre un frein à la hausse vertigineuse des prix des produits alimentaires, les dirigeants algériens ont mis en place une batterie de mesures qui s’étendent jusqu’à la privation de liberté ou le paiement de très fortes amendes.
La spéculation étant l’un des modes d’emploi les plus utilisés pour faire flamber les prix, l’Algérie a pris la décision d’assimiler ces procédés a des crimes et de les punir de la manière la plus forte qui soit. Une loi adoptée à cet effet et publiée dans le Journal officiel du 29 décembre 2021, prévoit en effet de très fortes peines d’emprisonnement qui peuvent aller de trois à trente ans de détention ainsi que des amendes pouvant atteindre les deux millions de dinars. La promulgation de cette loi a été accompagnée du durcissement du contrôle sur le terrain.
Dans les faits, les descentes inattendues des services de sécurité dans les milieux de la spéculation ont abouti à l’arrestation de près de 300 personnes entre Septembre et Janvier derniers, annonçait la DGSN. Les opérations qui se mènent un peu partout à travers les wilayas du pays ont parfois donné lieu à des saisies impressionnantes : 12 43 tonnes bananes découverts dans des entrepôts à l’heure ou le produit avait pratiquement atteint les 900 DA, 246 quintaux de farine et plus de 244 quintaux de semoule en pleine pénurie de ces deux produits, 13273,22 quintaux de produits alimentaires subventionnés, 60667 litres d’huile de table…
Les spéculateurs arrêtés ont tous été déférés devant la justice, certains ont fait l’objet de très fortes condamnations. Le 15 Avril dernier, l’un d’eux s’est ainsi vu condamné à dix ans de prison ferme par le tribunal d’Oran après la découverte de près de cinq cent quintaux de farine et de semoule dans un entrepôt. Toutes ces mesures et condamnations dissuasives ont produit un effet qui s’est fait ressentir sur le terrain puisque les prix ont pu retrouver un seuil relativement raisonnable ayant permis aux algériens de traverser un ramadan moins péniblement qu’ils le redoutaient. Certains produits, comme la viande rouge, n’ont toutefois jamais connu de réelle baisse des prix. A l’approche de l’Aïd, une nouvelle flambée s’est cependant déclarée. Les prix des fruits et légumes ont pratiquement doublé alors que les viandes demeurent souvent intouchables.
Amel.Z