Focus sur la diplomatie algérienne des années 80, 90, 2000 et 2010 : Le documentaire de Malek Bensmail en prime-time sur Arte
La chaine franco-allemande ARTE diffusera en prime-time le documentaire de Malek Bensmail, « Toute L’Algérie du Monde», dont le scenario a été co-écrit par le journaliste Akram Belkaid.
Le film retrace trois décades de diplomatie algérienne, du début des années 90 à la fin de la deuxième décennie du second millénaire.
La rétrospective démarre par la longue période d’éclipse de l’Algérie sur la scène internationale.
Embourbé dans une crise sécuritaire sans précédent, endeuillé chaque jour par des attentats terroristes, à genou au plan économique, le pays s’est retrouvé livré à lui-même, abandonné à ses malheurs par ses alliés et ses partenaires.
Les interfaces de Bensmail évoquent cet isolement, poussé jusqu’au refus des Etats de vendre des armes à l’Algérie, pour lui permettre de combattre efficacement les groupes islamiques armés, retranchés dans le maquis.
Abdelaziz Bouteflika, s’est attelé, dès son élection à la magistrature suprême en septembre 1999, à « replacer l’Algérie dans le concert des nations » pour reprendre ses propres mots.
L’homme, qui a dirigé le département des Affaires étrangères pendant 15 ans, connaissait parfaitement les rouages et les subtilités de la politique étrangère.
Il a fallu, néanmoins, attendre le double attentat du 11 septembre 2001 contre les twin Towers à New-York city et le Pentagone à Washington DC pour que le monde se retourne vers ce grand pays de l’Afrique du nord, aguerri par dix années de lutte contre le terrorisme, seul contre tous.
Les anciens chefs de l’Etat François Hollande (France) et Moncef Merzouki (Tunisie) ainsi que d’anciens diplomates Christopher Ross (envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara occidental), Robert Malley (conseiller à la Maison Blanche durant les mandats de Bill Clinton et Barak Obama) et Xavier Driencourt (ancien ambassadeur de France en Algérie), Lakhdar Brahimi et Abdelaziz Rahabi (deux diplomates algériens) décryptent le rôle du président Bouteflika dans la relance de la diplomatie algérienne après le 11 septembre 2001.
Ils parlent aussi sa propension à s’accaparer tous les pouvoirs en intra-muros. Personnalité
ambivalente, Abdelaziz Bouteflika, décédé le 17 septembre, n’a pas eu le temps d’aller au bout de la relance de la politique étrangère, car considérablement amoindri physiquement par un AVC en 2013.
Malek Bensmail ponctue la fin de son film-documentaire sur des séquences du Hirak à son émergence en février 2019.
Soulef Biskri