France/Afrique : à quand la fin de la prédation ?
C’est un fait dont les médias parlent si peu, les dirigeants français ne permettent même pas d’y penser et le reste du monde feint de tout ignorer ! Quand on parle de ‘Françafrique’, nos esprits se dirigent automatiquement vers les pays africains francophones, hormis les pays du Maghreb, mais ce n’est pas cela du tout.
La ‘Françafrique’ ce sont 14 pays africains qui paient un ‘impôt colonial’ à la France depuis leurs pseudos indépendances en plus d’autres obligations contraignantes que ces pays sont obligés de subir, des obligations qui ne laissent aucune marge de manœuvres aux autorités locales ni à leurs populations, qui continue de vivre dans une pauvreté absolue malgré les richesses naturelles qu’ils possèdent.
Au début, le général de Gaulle, alors président de la république française proposa un ‘pacte colonial’ au Togo mais les habitants de ce pays africains refusèrent, leurs représentants acceptèrent par contre de payer ‘un impôt colonial’ à la France, représentant 40% du budget du pays en contrepartie d’une aberration appelée par les français ‘’avantages de la colonisation française’’ (bâtiments coloniaux, quelques routes et infrastructures diverses), faute de quoi tout cela serait détruit à l’indépendance de ces pays. Il faut dire qu’il y a eu un précédent, en 1958, quand Sékou Touré, président de la Guinée a décidé de sortir de l’empire colonial français, les colons, obligés de quitter le pays, ont tout détruit avant de s’en aller.
Pour éviter la destruction de ces prétendus ‘’avantages de la colonisation française’’, 14 pays continuent de payer, jusqu’à aujourd’hui, un impôt colonial, représentant, en 1963, 40% du budget de chaque pays.
Ces 14 pays sont le Bénin, le Burkina Faso, la Guinée Bissay, la Côte-D’ivoire, le Mali, le Niger, le Sénégal, le Togo, le Cameroun, la république Centrafricaine, le Tchad, le Congo Brazzaville, la Guinée Equatoriale et le Gabon.
11 accords secrets entre la France et 14 pays africains
Ce n’est pas tout. Ces pays ont signé des accords contenant 11 accords secrets qui expliquent bien des situations anachroniques et la présence inexpliquée de la France dans tout ce qui touche à ces pays, s’immisçant dans leur politique interne et gouvernant pratiquement à la place des autorités locales. Ces 11 accords concernent :
- Paiement d’une dette coloniale (impôt colonial) pour le remboursement des bénéfices de la colonisation (40% du budget de l’Etat).
- La confiscation automatique des réserves financières nationales : par cet accord, les 14 pays sont obligés de déposer leurs réserves financières auprès de la Banque de France (85% de leurs réserves).
- Le droit de premier refus sur toute ressource naturelle brute ou naturelle découverte dans le pays : il faut que la France refuse d’acheter ces produits pour que le pays puisse les vendre à un autre.
- Priorité aux intérêts et aux entreprises françaises dans les marchés publics et appels d’offres publics.
- Droit exclusif de fournir des équipements militaires et de former les officiers militaires des colonies.
- Le droit pour la France de déployer des troupes et d’intervenir militairement dans le pays pour défendre ses intérêts.
- L’obligation de faire du français la langue officielle du pays et la langue pour l’éducation.
- L’obligation d’utiliser le Franc CFA (Franc des Colonies Françaises d’Afrique).
- L’obligation d’envoyer en France un bilan annuel et un rapport d’état des réserves.
- Renoncer à toute alliance militaire avec d’autres pays, sauf autorisation de la France.
- L’obligation de s’allier avec la France en cas de guerre ou de crise mondiale.
A cause de ces accords secrets, ces 14 pays sont restés des colonies à part entière de la France, avec cette différence que ce sont leurs habitants qui travaillent et qui enrichissent la France avec leurs revenus.
Que serait la France sans ses colonies africaines ?
Même si ce chiffre est démenti par Paris, les 14 pays cités plus haut versent au trésor français pas moins de 400 milliards d’Euros chaque année, laissant les populations locales dans le dénuement le plus total et les pays touchés par un sous-développement endémique, les politiques sociales, financières, économiques étant définies par la France qui cherche à préserver ses intérêts. D’aucuns s’étonnent en effet que les pays africains stagnent dans une mare nauséabonde de non-investissement, de dépendance exclusive de la France, dans une pauvreté extrême et sans fin, en voilà les raisons, c’est cette politique de la France qui continuent de profiter des richesses de ses anciennes colonies grâce à un ‘’pacte colonial’’ qu’elle ne veut en aucun cas rompre, utilisant pour cela tous les moyens dont elle dispose, coups d’état, interventions militaires, tueries, assassinats politiques, encourager l’émigration vers les autres pays, appauvrir davantage les populations, etc…
La nouvelle donne géostratégique mondiale
L’Algérie a aussi subi ce joug durant un certain nombre d’années mais l’avènement de l’Algérie Nouvelle sous la conduite d’Abdelmadjid Tebboune a faussé les cartes de la politique néocoloniale de la France qui commence enfin à concéder des défaites et à être chassée de nombreuses contrées, suite à l’éveil des élites de nombreux pays qui se sont tournés vers d’autres pays pour les aider à se relever et à voler de leurs propres ailes.
De nombreuses voix s’élèvent aussi dans plusieurs pays pour dénoncer la mainmise de la France sur les richesses de ses anciennes colonies d’Afrique, des voix qui s’indignent de cette prédation systématique des richesses de nombreux pays alors que leurs propres peuples vivent dans une pauvreté mortelle et un dénuement total. Les jours de la France en qualité de puissance coloniale ou néocoloniale sont comptés maintenant.
Tahar Mansour