France : Des flics raciste : tronquent des preuves pour condamner un… bicot
Les ratonades judiciaires et administratives, ou les lynchages tout court jusqu’à ce que mort s’en suive, ont toujours existé en France. Raciste, l’Hexagone l’est doublement. Il l’est, attendu qu’il continue de s’en défendre. Or, une « faute » avouée est moitié pardonnée.
Ici, on ne parle pas des « enfumades » de la Dahra, des villages intégralement rasés, des essais nucléaires, des viols collectifs et systématisés, des tortures monstrueuses pratiquées sans état d’âme, des corvées de bois, ni même du système des deux collèges et du décret Crémieux.
Mais, vieux de plus d’un siècle, et on ne peut plus lourd à assumer, cet héritage a forcément, et férocement laissé ‘indélébiles stigmates. Cette « maladie honteuse » de l’actuelle France BCBG connait donc régulièrement de brusques poussées de fièvre. En témoigne cette tribune raciste et suprémaciste signée par des centaines d’officiers et d’officier supérieur destinée au président Macron.
Idem pour cette montée en flèche du RN au point où on a acquis la certitude que Le Pen sera immanquablement présente au second tour des élections présidentielles de 2022. D’aucuns se demandent même si elle ne sera pas la première femme président de la république française depuis la révolution de la fin du XVIIIe siècle. Mais, pourquoi donc remonter si loin dans le temps. Nous sommes le 8 octobre 2016. C’était hier à peine. En patrouille à la Grande-Borne, à Viry-Châtillon, deux véhicules de police sont en la cible d’une vingtaine de jeunes, cagoulés.
Touchés par un cocktail Molotov, deux agents sont grièvement brûlés. Fouad vient d’être libérés après plus de quatre ans passés en prison. A cause de son prénom sans doute. Car il s’agissait avant tout de trouver des coupables, et non pas les coupables. La nuance est de taille.
Arbitraire, sa condamnation a été fabriquée, ou surfaite, par des flics racistes, pour ne pas dire ripoux. Médiapart, qui a eu accès aux enregistrements des interrogatoires de Fouad et d’une autre victime, Dylan, a pu constater que les policiers enquêteurs, dans leurs rapports, ont systématiquement fait passer à la trappes les véhémentes dénégations des mis en cause.
Plus grave encore, ils ont carrément bidouillé les éléments d’enquêtes qui pouvaient aisément prouver l’innocence de ces malheureuses victimes expiatoires d’une France toujours aux prises avec sa sombre histoire.
« Foued a été condamné à dix-huit ans de prison, en première instance, en 2019, pour tentative de meurtre sur personnes dépositaires de l’autorité publique. De son procès-verbal d’audition, d’une quinzaine de pages, il ressort qu’il « ne se rappelle plus » avoir participé aux faits.
En première instance, la cour justifie la condamnation ainsi : Foued a « implicitement admis de façon très ambiguë avoir pu participer aux faits sans s’en souvenir précisément lors de son ultime audition de garde à vue alors qu’il était assisté d’un avocat. Or le visionnage des enregistrements des dix heures d’interrogatoires, et leur retranscription, sur plus de deux cents pages –établie lors du procès en appel – fait apparaître qu’il ne cesse de clamer, à plus de cent reprises, son innocence, niant continuellement les faits face à des enquêteurs qui le pressent d’avouer.
Au cours d’une autre audition, un autre prévenu le disculpe formellement. Mais cet élément aussi disparaît du procès-verbal dressé par les policiers. Face à ces éléments, la cour d’assises de Paris vient donc de prononcer son acquittement ». C’est ce qu’écrivent les avocats de Foued et Dylan en guise d’épilogue. Faudra-t-il attendre près d’un siècle encore avant que la France ne se fende d’excuses, ne se confonde en excuses face à cette vie gâchée, brisée…
Mohame Abdoun