France : élan de solidarité autour d’une famille algérienne menacée d’expulsion
A Vitré, une ville du nord-ouest de la France, une famille algérienne risque d’être dans la rue bientôt. La décision a été prise à la suite du rejet de sa demande d’asile, selon le quotidien Ouest France.
Âgés de 17 et 19 ans, Omar et Salah sont frères. Ils sont arrivés en France avec leur famille en mars 2020. Lycéens, ils sont actuellement en classes de premier général (équivalent de la deuxième année au lycée en Algérie). Dans quelques semaines, ils devront passer le bac de français.
Toutefois, ils ne sont pas sereins. Leur famille fait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et une obligation de quitter le logement avant le 31 mai.
Au lycée Bertrand-d’Argentré, où les deux frères sont scolarisés, un élan de soutien s’est formé. « Nous avons dans notre lycée un climat important de solidarité. Nous formons les élèves à un métier, mais également à devenir des citoyens », a constaté Ardiouma Sirima, conseiller principal d’éducation des classes de première cité par la même source.
Il y a quelques jours, une solidarité semblable autour d’un élève d’origine arménienne et sa famille s’est avérée payante. « La situation de Valodya (l’élève arménien) comme celle de Salah et d’Omar a inévitablement questionné les élèves, comme le personnel de l’établissement. Nous avons tous trouvé cela naturel de nous mobiliser », a ajouté M. Sirima.
A l’établissement scolaire, Omar et Salah sont appréciés. En dépit de la pandémie de coronavirus et du handicap de la langue, ils ont réussi à s’intégrer et à se faire des amis. « J’ai accueilli Salah le jeudi. Le lundi suivant, l’établissement était fermé pour le confinement. Ces deux jeunes ont réussi à s’intégrer malgré tout, entre le confinement et les cours en distanciel. Ils ont également appris le français, qu’ils ne maîtrisaient pas à leur arrivée », a souligné Ardiouma Sirima.
D’après Ouest France, l’obligation de quitter le territoire français est suspendue, mais pas celle de quitter le logement. « Pour continuer à nous battre, nous avons besoin de trouver une nouvelle adresse », a confié Omar.
Skander Boutaiba