France : pétition pour reconnaître les massacres d’octobre 1961 comme « crimes d’Etat »
A l’occasion de la commémoration du 59e anniversaire des massacres du 17 octobre 1961commis par la police française contre la communauté algérienne à Paris, une pétition pour « l’ouverture des archives » a été lancée. Objectifs : faire reconnaitre ces événements tragiques comme « crimes d’Etat ».
L’historien Benjamin Stora, le vice-président du Sénat français, Pierre Laurent et la Secrétaire nationale adjointe du parti écologiste EE-LV, Sandra Regol sont les premiers signataires de cette pétition, selon l’Agence officielle.
Le groupe, qui comprend des députés, élus locaux, militants et journalistes, revendique également que « la date du 17 octobre 1961 soit intégrée à la liste des cérémonies officielles dans toutes les villes de France ».Pour l’heure, près de 200 signatures ont été recueillies. ,
En outre, les signataires appellent à ce que « des plaques commémoratives soient apposées dans les villes où les associations qui en font la demande ».
« Il y a 59 ans, une sanglante répression policière à l’encontre de manifestants pour le droit à l’indépendance de l’Algérie fit entre 200 et 300 morts », rappelle le groupe. Et d’exiger, « notamment l’ouverture des archives pour que la lumière soit faite sur ces événements ».
Les initiateurs de cette pétition soulignent que « ce samedi sera le 59e anniversaire de la répression policière menée par le préfet de police Maurice Papon à l’encontre des Algériennes et des Algériens qui prirent le risque de manifester pacifiquement à Paris ».
Ces derniers manifestaient « pour le droit à l’indépendance de l’Algérie et contre un couvre-feu vexatoire et discriminatoire imposé depuis douze jours d’abord aux travailleurs Algériens puis à l’ensemble des Nord-Africains », ajoutent-ils.
Le groupe est revenu sur le caractère meurtrier de la répression française qui avait fait « des centaines de victimes, 200 à 300 morts ». « Beaucoup de manifestants algériens seront simplement jetés dans la Seine où ils moururent noyés », reconnaissent-ils.
Et de lancer un appel, « Ces événements tragiques font partie de notre histoire commune mais ils ont sciemment été effacés de notre mémoire collective. Les livres d’histoire et les manuels scolaires évoquent peu ces faits historiques mais cette sanglante répression doit être restituée afin d’écrire l’histoire dans le sens de la vérité ! La lumière doit être faite sur ces actes meurtriers !”.
Skander Boutaiba