France : quand Edouard Philippe ‘étrillait’ Emmanuel Macron
Décidément, les secrets d’Emmanuel Macron commencent à paraitre au grand jour ou, tout au moins, à être rappelés à la mémoire collective (française et autres) à mesure que 2022 s’approche. Même si c’est pour l’empêcher de briguer un deuxième mandat, nous comprendrons que les français, déjà déçus par ces cinq dernières années de gouvernance de Macron, vont apprendre plus sur leur président qui, d’ailleurs, serait sur le point d’officialiser sa candidature à un deuxième mandat.
Cette fois, c’est le livre de Jean-Michel Aphatie, ‘La amateurs’, sorti le 8 septembre dernier, qui nous donne quelques épisodes de la vie de Macron et d’un de ceux qu’il a approché et rapproché. Il s’agit de l’ancien premier ministre (sous Macron) qui a dirigé deux gouvernements depuis l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la république française, du 15 mai 2017 au 3 juillet 2020. Elu maire du Havre et président de la communauté de l’agglomération havraise en 2010, poste qu’il quitte momentanément lorsqu’il est premier ministre pour le récupérer après sa démission en 2020.
Mais, rapporte Aphatie, alors qu’Edouard Philippe ne pensait jamais être désigné premier ministre par Emmanuel Macron, il commentait la montée de ce dernier dans les sondages de la présidentielle de 2017, qu’il finit bien entendu par gagner. Edouard Philippe faisait des analyses politiques pour le journal ‘Libération’ dans lesquelles il lançait des piques douloureuses à Macron : « Macron, qui n’assume rien, mais promet tout, avec la fougue d’un conquérant juvénile et le cynisme d’un vieux routier. De quoi restera-t-il le nom ? D’une révolution manquée ou d’une victoire éclair ? D’une trahison misérable ou d’une ambition démesurée ? », est-il rapporté dans le livre d’Aphatie.
D’ailleurs, déjà en janvier 2017, Edouard Philippe attaquait le futur président dont il sera quelques mois plus tard Premier ministre, en faisant des analyses sans concession le concernant : « Qui est Macron ? Pour certains impressionnés par son pouvoir de séduction et sa rhétorique réformiste, il serait le fils naturel de Kennedy et de Mendès France », « On peut en douter. Le premier avait plus de charisme ; le second plus de principes », avait-il écrit, passant sans sourciller du compliment à l’attaque offensante.
Malgré ces attaques frontales et blessantes – ou peut-être à cause d’elles ?- Emmanuel Macron demandait au maire du Havre, Edouard Philippe, de devenir son premier ministre, ce qu’il accepta avec entrain, cessant bien sûr aussitôt toutes les piques qu’il lançait contre le président français Emmanuel Macron.
Pourtant, après avoir démissionné de son poste de premier ministre, Edouard Philippe donnait l’impression qu’il allait reprendre ses attaques, notamment à l’approche des présidentielles de 2022 mais il annonça qu’il le soutenait, bien que Macron avait de grands doutes sur sa sincérité et qu’il pensait qu’il allait plutôt se présenter contre lui. Cela est arrivé il y quelques temps, le 12 septembre passé, mais les doutes ont repris après l’annonce le 9 octobre, par Edouard Philippe, de la création de son parti qu’il appela ‘Horizons’.
Nombreux sont, après cette annonce, enclins à parler de ‘langue fourchue’, de ‘misérable trahison’ et d’un double jeu de la part d’Edouard Philippe. Ils sont aussi assez nombreux à penser qu’il se portera bientôt candidat à la présidentielle de 2022. Tous les voyants le disent.
Tahar Mansour