Francis Perrin, directeur de recherche à l’Iris : “l’Afrique continue à jouer un rôle significatif au sein de l’OPEP +”
«L’Afrique joue un rôle important au sein de l’OPEP et de l’OPEP+ », affirme Francis Perrin, directeur de recherche à l’IRIS, spécialiste des problématiques énergétiques. En effet, sept pays africains appartiennent à l’OPEP, soit un peu plus de la moitié des Etats membres de cette organisation. Ces sept pays sont l’Algérie et la Libye, en Afrique du Nord, le Nigeria, en Afrique de l’Ouest, et l’Angola, le Congo (République du Congo), le Gabon et la Guinée Equatoriale, en Afrique Centrale. «Sur les sept pays africains membres de l’OPEP, quatre le sont depuis plusieurs dizaines d’années. La Libye a adhéré à l’organisation dès 1962, l’Algérie en 1969, le Nigeria en 1971 ».
Toutefois, «aucun pays africain ne figure parmi les cinq Etats fondateurs de cette organisation que sont l’Arabie Saoudite, l’Irak, l’Iran, le Koweit et le Venezuela ». Si certains Etats ont quitté l’OPEP (l’Equateur, l’Indonésie et le Qatar), explique M. Perrin, « aucun de ses membres africains ne s’est définitivement retiré de l’organisation dans toute l’histoire de celle-ci ».
Dans son analyse pou le site policycenter. ma, M. Perrin, indique que «l’Afrique pèse donc d’un poids important au sein de l’OPEP et de l’OPEP+ ». Ce poids est cependant «plus faible si l’on examine la production de pétrole brut des pays concernés ».
Parmi les neuf pays africains de l’OPEP+, le plus gros producteur de pétrole brut est actuellement le Nigeria. Au second trimestre 2021, relève M. Perrin, sa production de brut était de 1,32 million de barils par jour (Mb/j), qui cite les statistiques données par l’U.S. Energy Information Administration (EIA).
Sur la même période, deux autres pays africains produisaient plus de 1 Mb/j, la Libye (1,17 Mb/j) et l’Angola (1,08 Mb/j). L’Algérie venait ensuite avec 0,88 Mb/j. Plus loin, M. Perrin souligne que le niveau de production pétrolière est «évidemment un facteur important d’influence au sein d’un regroupement de producteurs ».
Cela dit, au moment de la prise de décision, «chaque pays a le même poids au sein de l’OPEP et de l’OPEP+ puisque l’unanimité est requise. Le plus petit producteur peut donc bloquer le processus ». Enchaînant, le spécialiste des questions énergétiques précise que «les pays africains jouent donc et continueront à jouer un rôle très significatif au sein de l’OPEP+, dont la prochaine réunion est fixée au 1er septembre 2021 ».
Yacine Bouali