Frappes israéliennes contre le Liban : Le Proche-Orient sur un volcan !
« Ceux qui n’ont pas encore intégré la nouvelle situation au Liban ont reçu aujourd’hui un autre exemple de notre détermination. L’équation a changé : ce qui s’est passé avant le 7 octobre [2023] ne se répétera pas », a écrit le premier ministre israélien sur X, après qu’Israël a mené vendredi des frappes dans la banlieue sud de Beyrouth et dans le sud du Liban, en riposte à des tirs de roquettes. Benyamin Nétanyahou ajoute : « Nous continuerons à appliquer vigoureusement le cessez-le-feu, à attaquer partout au Liban contre toute menace contre l’Etat d’Israël et à veiller à ce que tous nos résidents du Nord rentrent chez eux en toute sécurité. » La visite en France de Joseph Aoun a été bousculée, vendredi, par les frappes israéliennes au Liban, poussant Emmanuel Macron à hausser le ton contre Israël et à prôner une plus forte « pression » de Donald Trump pour faire respecter la trêve. En recevant à Paris son homologue pour son premier déplacement officiel en Occident, le président français entendait célébrer l’« amitié indéfectible » entre les deux pays. Emmanuel Macron a confirmé vouloir accueillir à Paris une « conférence internationale sur le redressement du Liban », « en fonction des réformes institutionnelles et économiques lancées par le gouvernement libanais ». Mais la visite s’est déroulée alors que le cessez-le-feu conclu sous l’égide des Etats-Unis et la France entre Israël et Hezbollah a été ébranlé comme jamais depuis son entrée en vigueur le 27 novembre. Le premier ministre libanais, Nawaf Salam, a « dénoncé l’attaque israélienne qui a frappé la banlieue sud de Beyrouth », bastion du Hezbollah, vendredi, la qualifiant d’« escalade dangereuse », et a « condamné les agressions israéliennes visant les civils et les zones résidentielles où se trouvent des écoles et des universités », selon un communiqué de son bureau de presse. Le mouvement Hezbollah libanais a annoncé dans un communiqué avoir annulé un rassemblement prévu dans la banlieue sud de Beyrouth vendredi après-midi, à cause de la frappe israélienne. Le chef du Hezbollah devait prononcer un discours télévisé lors de cet événement, organisé dans une salle à quelques centaines de mètres de l’immeuble visé par la frappe, à l’occasion de la Journée de Jérusalem, une initiative de l’Iran visant à soutenir les Palestiniens. Le président français a jugé vendredi que les frappes israéliennes qui ont eu lieu plus tôt dans la journée au Liban étaient « inacceptables » et « en violation du cessez-le-feu ». « Les frappes sont des actions unilatérales qui trahissent une promesse donnée et qui font le jeu du Hezbollah », a ajouté M. Macron, qui s’exprime aux côtés du président libanais, Joseph Aoun, reçu à l’Elysée. Il a annoncé qu’il allait parler au premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et au président américain, Donald Trump. « Nous n’avons pas eu d’information signalant des frappes du Hezbollah et des activités militaires [dans le] Sud », a affirmé M. Macron. « Il est absolument nécessaire que le cadre [de cessez-le-feu] que nous avons défini, qui a été agréé par le Liban et par Israël, soit dûment respecté. Il n’a pas été respecté aujourd’hui par Israël de manière unilatérale, et sans que nous ayons eu ni informations ni preuve de faits générateurs », a-t-il complété. M. Aoun a, de son côté, condamné « toute tentative détestable de ramener le Liban dans un tourbillon de violence ».
R.I.