Fronde sociale au Maroc : L’opposition vent debout contre l’oligarque Akhanouch
Le royaume chérifien se trouve bel et bien au bord d’une implosion sociale généralisée, qui risque de renverser le trône de Mohamed VI. Si l’interdiction de la marche de ce dimanche a été la goutte qui a fait déborder le vase, tout porte à croire que des évènements autrement plus graves pour le Makhzen sont bel et bien en gestation». L’opposition retrouve un nouveau souffle au Maroc », écrit le journal français L’Humanité dans son édition de ce mercredi. Il y ajoute que «L’interdiction, le dimanche 29 mai, d’une manifestation nationale n’a pas empêché la tenue d’un sit-in dans le centre-ville de la capitale économique, Casablanca. Le déploiement d’un dispositif policier d’envergure n’a pas dissuadé le Front social marocain, qui rassemble des syndicats et des partis de gauche : Confédération démocratique du travail, Union marocaine du travail, Parti de l’avant-garde démocratique et socialiste (Pads), Congrès national Ittihadi (CNI), Parti socialiste unifié (PSU) et Annahj Addimocrati (la Voie démocratique) ». En fait, ce journal explique à juste titre que « La colère qui monte prend racine dans les difficultés de la grande majorité des ménages confrontés à une hausse vertigineuse du coût de la vie courante, dans un contexte d’inégalités croissantes. La flambée des prix des denrées alimentaires, de l’électricité et des biens essentiels aggrave les conditions misérables des populations à la périphérie des zones urbaines. Le taux d’inflation a atteint 4,1 % à la fin avril et la croissance devrait osciller entre 1,5 % et 1,7 % en 2022, selon le gouvernement. La sécheresse qui persiste met à plat l’économie rurale et donne un coup fatal aux laissés-pour-compte. Les Marocains aisés, eux, ne se portent pas plus mal à l’abri d’un gouvernement libéral sous la houlette du milliardaire Aziz Akhannouch, un proche du Palais royal ». ce n’est pas tout, « La fronde est également politique en opposition aux « restrictions des libertés » et à la normalisation avec Israël. Les participants au sit-in ont brandi des drapeaux de la Palestine ainsi que des photos de la journaliste palestinienne d’Al-Jazeera Shireen Abu Akleh, morte sous des tirs de l’armée israélienne. Ils n’ont pas hésité à brûler le drapeau israélien sous les yeux des unités de police ». Dès la désignation d’Akhanouch au poste de premier ministre une fois éliminés les islamistes du PJD (parti pour la justice et la démocratie), nous avions prévu que cette anecdotique nomination ne passerait pas aussi facilement. Le conflit ukrainien et la terrible sécheresse qui sévit au Maroc ont fini de chauffer à blanc des sujets marocains franchement à bout de nerfs et de patience. Akhanouch, « roi de la distribution des hydrocarbures au Maroc, non sans la complicité de son ami Mohamed VI a profité de cette double et exceptionnelle conjoncture pour laisser augmenter les prix des carburants à la pompe, y trouvant son profit personnel, mais au détriment de tout le peuple marocain. C’est dire qu’à trop avoir cherché à jouer avec le feu, Mohamed VI va définitivement finir par se brûler…
Mehdi Ghayeb