Gare aux tentacules de l’impérialisme
Nous avons vu dans une précédente contribution l’important potentiel minier dont dispose l’Algerie. Or de nombreux experts se sont interrogés quant au retard accusé dans le développement d’un secteur minier aussi prometteur. Certes, celui-ci est porteur d’innombrables opportunités mais il renferme également des risques considérables. En effet, ces ressources, vitales pour de nombreux pays, attisent bien des convoitises qui ont mené à la destruction de plusieurs États qui en disposaient. Il fallait donc, au préalable, constituer une armée puissante capable de protéger notre immense territoire avec ses richesses.
Mais qui dit richesses dit partage et redistribution des richesses, c’est pourquoi nous considérons que ces domaines stratégiques doivent rester l’exclusivité de l’État. En effet, livrés au secteur privé, nous assisterions au développement inéluctable d’une oligarchie qui prendrait graduellement les rênes du pouvoir et ferait opérer à notre pays un tournant néolibéral, comme cela a été le cas partout où elle s’est imposée.
Or l’on a bien vu les résultats des politiques économiques capitalistes adoptées jusqu’ici : un accroissement des inégalités sociales, une désindustrialisation, une perte de souveraineté, un endettement sans précédent et bien d’autres fléaux qui les ont mené au bord du gouffre et peut-être à une 3ème guerre mondiale, qu’ils sont prêts à déclencher…pour se refaire, tels des joueurs invétérés ayant tout perdu et misant encore une ultime fois leur sort aux dés.
Rien ni personne ne fera reculer les oligarques pour préserver leurs avoirs et leurs privilèges : assassinats, attentats, manipulation de l’opinion. Concernant ce dernier point, nous suggérons aux autorités de promulguer des lois interdisant aux capitaines d’industrie de posséder des médias. Leur puissance financière serait mieux employée dans des secteurs sociaux ou dans des projets de recherche universitaire.
L’argent étant le nerf de la guerre, nos banques publiques sont également dans le viseur du privé et des puissances étrangères, car leur privatisation est le moyen le plus efficace et le plus rapide pour s’accaparer l’économie nationale dans sa totalité. “Donnez-moi le droit d’émettre et de contrôler la l’argent d’une nation, et alors peu m’importe qui fait ses lois”, déclarait Mayer Anselm Rotschild.
Or s’opposer aux privés, surtout internationaux peut conduire à une exécution sommaire pour les plus récalcitrants. C’est ainsi qu’Abraham Lincoln par exemple fut assassiné pour avoir osé mettre un terme à l’anarchie bancaire qui régnait en promulgant l’institutionnalisation d’une banque nationale. Ainsi une multitude de banquiers qui détenaient une banque privée dans chaque chaque État et émettaient leur propre monnaie virent leur entreprise florissante contrariée. De la même manière, Kennedy, qui s’apprêtait à opérer une nationalisation de la Fed a connu un funeste sort au détour d’une rue de Dallas. Plus près de nous, Kadhafi a été éliminé pour avoir tenté de créer une banque centrale africaine indépendante.
Ainsi, les citoyens conscients des enjeux qui se posent au devenir de leur pays doivent rester vigilants et soutenir toutes les politiques visant à maintenir la souveraineté de la nation. Car la monnaie, l’économie du pays, c’est-à-dire ses richesses, sa sécurité énergétique, etc, sont une affaire trop sérieuse pour les laisser aux mains du privé et des multinationales.