Gaza face à l’épuration ethnique et au déni de l’humanité : Le silence complice de la communauté internationale et résistance humanitaire
Par Abdelkader Reguig un Algérien engagé pour la justice et la dignité
Alors que Gaza continue de brûler sous les bombes et les politiques d’anéantissement, des voix courageuses s’élèvent pour dénoncer ce qui s’apparente à une entreprise systématique de déshumanisation et de déracinement du peuple palestinien. De Dominique de Villepin au médecin Raphaël Pitti, en passant par les révélations choquantes d’un projet de déplacement massif vers la Libye, le monde assiste, impuissant ou complice, à une tragédie qui rappelle les heures les plus sombres de l’histoire coloniale.
Dominique de Villepin sonne l’alarme :
« Isoler Israël pour éviter l’épuration ethnique »
-L’ancien Premier ministre français Dominique de Villepin a rompu le silence médiatique pour qualifier sans détour la stratégie israélienne à Gaza. Sur France Info, il a dénoncé un « plan de déportation » visant à vider Gaza de sa population, une « marque d’épuration ethnique » selon ses termes. « L’objectif politique de Netanyahu, c’est le nettoyage territorial », a-t-il insisté, appelant à un « isolement économique et stratégique » d’Israël. Un cri d’alerte qui résonne avec amertume dans un Occident paralysé, où les discours de « droits de l’homme » s’effritent face au soutien inconditionnel à Tel-Aviv.
Le plan américano-libyen :
Marchandiser l’existence palestinienne
Selon NBC News, l’administration Trump aurait envisagé un projet cynique : déplacer un million de Gazaouis vers la Libye en échange du déblocage de fonds libyens gelés. Un calcul géopolitique monstrueux, réduisant des vies à des marchandises négociables. Avec seulement 7,36 millions d’habitants, la Libye, déjà en proie au chaos, serait incapable d’absorber un tel afflux – l’équivalent, pour la France, de 9 millions de réfugiés. Un calcul cynique ou des vies humaines sont monnayées comme des liquidités. Accueillir 1 million de personnes en Libye -équivaudrait en proportion à absorber 46 millions de migrants aux Etats unies, un projet irréaliste et inhumain révélateur d’une logique de dépossession territoriale. Si l’administration Américaine aujourd’hui nie ce plan, les sources multiples citées par NBC News, ainsi que le silence d’Israël, soulèvent des questions cruciales : jusqu’où ira la normalisation de l’expulsion des « Palestiniens » de leur terre ? Pire, ce plan rappelle sinistrement la Nakba de 1948, où des centaines de milliers de Palestiniens furent chassés de leurs terres.
Basem Naim, représentant du Hamas, rejette fermement cette logique: « Les Palestiniens sont prêts à tout sacrifier pour leur terre. »
Une réponse prévisible pour un peuple dont l’identité est indissociable de sa patrie, malgré 75 ans d’occupation et d’exils forcés.
-Raphaël Pitti est Algérien de naissance naît à Oran en 1950, il est issu d’une famille italienne ayant fui Mussolini.(Il a osé dénoncé le génocide à Gaza Le Dr Raphaël Pitti est visé par une vague de harcèlement infect lancée par Frontières et CNews, reprise par Franc-Tireur.) Il dénonce un génocide par la faim : « L’humanité en lambeaux »
Le médecin humanitaire Raphaël Pitti, présent sur le terrain, accuse Israël d’utiliser la famine comme « arme de guerre ». Dans un témoignage bouleversant sur ICI Lorraine, il décrit une bande de Gaza où les champs agricoles sont détruits, les usines d’eau dessalée réduites en ruines, et où 35 000 enfants orphelins errent, abandonnés, dans les rues. « La Cour pénale internationale avait demandé à Netanyahu de protéger les civils.
Au lieu de cela, il renforce le génocide », lance-t-il, soulignant que même les ONG n’ont plus que « deux jours de nourriture ».
Ces révélations confirment ce que les Algériens, héritiers d’une longue lutte anticoloniale, savent trop bien : la violence de l’occupation ne se mesure pas qu’en bombes, mais aussi en destins brisés et en dignité piétinée.
Ben Cohen expulsé du Capitole : La répression de la solidarité
L’expulsion du cofondateur de Ben & Jerry’s, Ben Cohen, lors d’une audition au Congrès américain, symbolise l’étouffement des voix critiques. En dénonçant le financement de « bombes pour tuer des enfants », Cohen a rappelé que la complicité occidentale n’est pas une fatalité – mais aussi qu’elle se protège par la censure. Pourtant, cette censure n’étouffera pas la colère grandissante, ni les mobilisations mondiales exigeant un cessez-le-feu. Un épisode qui rappelle la résistance algérienne face à la répression coloniale française : la vérité, même étouffée, finit toujours par triompher.
L’Algérie et Gaza: Une solidarité ancrée dans l’histoire
En Algérie, terre de révolution et de sacrifices de 1millions 500.000 martyrs, la cause palestinienne est une question de principe. De la lutte contre le colonialisme français au soutien indéfectible à l’OLP, notre pays incarne un anticolonialisme intransigeant. Aujourd’hui, face au projet de déportation massif et à la stratégie de famine, l’Algérie doit amplifier son plaidoyer pour la reconnaissance de l’État palestinien et la fin de l’impunité israélienne.
La communauté internationale, en particulier l’Europe et les États-Unis, doit cesser de se cacher derrière de faux équilibres. Comme le rappelle Dominique de Villepin, leur « impuissance terrifiante » n’est qu’un prétexte pour masquer une complicité active. Les résolutions de l’ONU restent lettre morte, tandis que les ventes d’armes à Israël se poursuivent.
Conclusion: Gaza, test de notre humanité commune
L’épuration ethnique à Gaza n’est pas une « crise » de plus, mais un test décisif pour l’humanité. À l’heure où l’Occident célèbre le 80e anniversaire de la libération des camps nazis, comment peut-il fermer les yeux sur un génocide en direct ?
En Algérie, notre mémoire collective nous ordonne de ne jamais nous taire. Gaza n’est pas seule : chaque enfant affamé, chaque mère en deuil, chaque maison détruite nous rappelle que la justice est indivisible. La déportation n’est pas une solution, mais un crime. Et comme l’écrivait Frantz Fanon, autre enfant de cette terre : « L’oppresseur ne se libère pas autant que l’opprimé.
Notre histoire nous ordonne de refuser l’inacceptable: aucun peuple ne devrait être chassé de sa patrie sous le regard indifférent des puissants.
Les appels de Dominique de Villepin et Dr humanitaire Raphaël Pitti doivent devenir un électrochoc pour la communauté internationale. Isoler Israël n’est pas une option, mais une obligation morale. Comme l’a rappelé Nelson Mandela, « notre liberté est incomplète sans celle des Palestiniens ». Gaza aujourd’hui, c’est le test ultime de notre humanité commune.
Abdelkader Reguig
Président de l’Ordre des Ingénieurs Experts Arabes.( ORAREXE) Genève Suisse
Émail: orarexe @ gmail.com