Grâce à son gaz : La Russie divise le bloc européen.
Gazprom vient d’annoncer la suspension de la livraison du gaz russe à la Bulgarie et à la Pologne. Loin d’être anodine, la décision du major moscovite vient de donner un coup mortel à l’apparente cohésion du bloc européen, qui ne peut plus afficher une attitude commune vis-à-vis du conflit ukrainien. Ce n’est pas tout, ce jeudi, les compagnies pétrolières européennes ont commencé à annoncer qu’elles paieraient leur gaz en devise russe, le rouble en l’occurrence. Nul doute que le président Poutine vient de réussir à fracturer cette cohésion. D’autant plus que le véritable nerf de la guerre ne cessera jamais d’être l’argent. Et pour couronner le tout, l’agence “Bloomberg” a rapporté, la veille mercredi, qu’au moins dix entreprises européennes qui achètent du gaz naturel russe ont déjà ouvert des comptes à la Gazprombank nécessaires pour répondre à la demande russe de paiement en roubles. Mieux, selon une source proche de la compagnie pétrolière russe “Gazprom”, quatre clients européens ont déjà effectué des paiements en roubles. La source a ajouté que les prochains accords gaziers auront lieu après le 15 mai. Ces « redditions » en cascade se produisent à peine quelques heures après que Gazprom ait interrompu les flux vers la Pologne et la Bulgarie pour non-respect des nouvelles conditions de paiement en roubles. D’ailleurs, le géant italien de l’énergie Eni SpA se prépare à ouvrir des comptes en roubles à Gazprombank dans le dernier signe d’une scission du front européen uni contre Moscou, selon Bloomberg. Cependant, la société italienne n’a pas encore utilisé le nouveau mécanisme et n’a jusqu’à présent payé qu’en euros. La prochaine série de paiements n’est pas due avant la seconde quinzaine de mai. Le bras de fer, ou la guerre entre la Russie et l’Occident promet ainsi de tourner au désavantage de ce dernier à cause de l’esprit capitaliste et mercantile de ses dirigeants…
Wassim Benrabah