Maître Gilles Devers – défenseur des peuples opprimés, des Palestiniens et des Saharouis – était un homme admirable car il marchait sur ses deux jambes et ne divisait pas ses principes. Pas de double standard, chez lui ! Comme je le craignais, les quelques hommages posthumes l’ont, pour la plupart, amputé de sa deuxième jambe. J’ai appris, hier, le décès de Maître Gilles Devers (mardi 26 novembre 2024). Infatigable défenseur des peuples opprimés, sa disparition coïncide avec deux récentes victoires majeures concernant les combats qu’il a porté :
– l’émission par la Cour pénale internationale de mandats d’arrêt contre des responsables israéliens.
– l’invalidation définitive par la Cour de justice de l’Union européenne des accords controversés entre le Maroc et l’UE, s’agissant du Sahara Occidental (4 octobre 2024).
Pour ces raisons, il a fait l’objet de multiples attaques malhonnêtes, notamment de la part du quotidien Le Monde où il a été dépeint à plusieurs reprises comme “l’avocat du Hamas”. D’autres, ont également fait les frais de calomnies par ce journal.
Les documents – la plainte de 2009 en réponse à “l’opération Plomb durci” et la plainte en 2023 auprès de la CPI pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide – attestent de ses combats et des collectifs qu’il défendait (et qui l’appuyaient) – avec d’autres avocats.
La nouvelle de sa disparition n’a pas été beaucoup relayée en France – et quand elle l’a été, les hommages ont rarement mentionné son combat de longue date pour la cause sahraouie, pour ne préférer évoquer que son engagement pour la Palestine.
Gilles Devers était un homme admirable car il marchait sur ses deux jambes et ne divisait pas ses principes. Pas de double standard, chez lui. Comme je le craignais, les quelques hommages posthumes l’ont, pour la plupart, amputé de sa deuxième jambe.
À son fils Manuel, qui suit fidèlement et victorieusement ses traces, à ses proches, je présente mes plus sincères condoléances.
Yazid Benhounet, anthropologue