GRTE : un transporteur toujours à … l’heure !
Il est évident qu’il est toujours attendu d’un transporteur qu’il ne soit jamais en retard et qu’il ramène la marchandise dont il a la charge dans les meilleures conditions possibles. C’est la devise, l’objectif suprême et la raison de vivre que s’est fixé le transporteur de l’énergie électrique par excellence, le GRTE (Gestionnaire des Réseaux de Transport de l’Electricité), et il y a réussi haut-la-main.
Les tragiques derniers évènements vécus par l’Algérie et particulièrement les wilayas de Tizi Ouzou, Bejaia, Tarf, et d’autres encore, sont venus prouver la qualité des réalisations de GRTE et de l’ensemble des filiales du Groupe Sonelgaz qui participent à la mise en place ainsi des installations : les pylônes ont tenus, malgré la chaleur intense des incendies et même les câbles n’ont THT n’ont pas été trop éprouvés, démontrant ainsi une fiabilité à toute épreuve. C’est peut-être malheureux pour toute l’Algérie, mais nous avons là la preuve du savoir-faire, du sérieux et de la qualité des réalisations, avec un taux d’intégration national qui atteint les 100% dans plusieurs segments.
Qu’est-ce que la GRTE ?
« GRTE est la société de Gestion du Réseau de Transport de l’Electricité créée en 2004 et est considérée comme l’une des sociétés-phares du Groupe Sonelgaz car elle constitue le lien nécessaire et indispensable entre la production et la distribution. Si les deux autres métiers de base de Sonelgaz (production et distribution) les actions ont été ouvertes pour la première et ‘concédées’ pour la deuxième, le transport reste, quant à lui, monopole naturel de l’Etat, à l’instar d’ailleurs de ce qui se fait dans les pays les plus libéraux dans le monde, car c’est un secteur de souveraineté », nous explique M. Nabil Yousfi, Président-Directeur Général de GRTE.
Le GRTE gère un réseau de transport d’électricité interconnecté au Nord du pays, des interconnexions internationales (Tunisie-Maroc) et un réseau isolé au Sud (In Salah-Adrar-Timimoun). Le GRTE a pour clients les centrales électriques, la SADEG (distribution), les clients HT et des pays tiers (interconnexions internationales).
« Actuellement, notre réseau avoisine les 32000 km de lignes toutes tensions confondues et compte 360 postes d’interconnexion, de transformation et de répartition ainsi que 120 postes mobiles (cabines mobiles). Le GRTE dispose aussi d’un réseau fibres optiques, appartenant au groupe Sonelgaz, qui est mis à la disposition d’Algérie Télécom et d’autres institutions qui dépasse actuellement les 20 000 km. Le réseau compte aussi 900 transformateurs de puissance et une puissance de transformation installée qui avoisine les 68 000 mégawatts », annonce notre interlocuteur.
Afin d’assurer son métier qui est le transport de l’énergie électrique, le GRTE dispose de directions centrales et de six directions régionales de transport de l’électricité situées à Alger (nouvellement créée), Région centre, Oran, Sétif, Annaba et Hassi Messaoud. Chaque direction de région est chargée de la maintenance de proximité du réseau de transport de l’électricité en plus de la relation directe avec les clients utilisateurs des réseaux.
Les missions du GRTE
Les principales missions du GRTE consistent en trois segments : le développement du réseau, l’exploitation et la maintenance, en plus de l’exploitation du réseau Télécom.
- Développement réseau : réalisation et mise en services de nouveaux postes et de nouvelles lignes dans le but de renforcer les capacités du réseau et d’améliorer la qualité de service.
- Exploitation et maintenance : le GRTE est propriétaire du réseau qu’il gère mais c’est l’Opérateur du Système électrique (OS), une filiale du groupe Sonelgaz qui assure la conduite du système électrique en coordination avec GRTE. Une généralisation de la télécommande des postes haute tension a aussi été engagée par le GRTE afin de garantir une disponibilité maximum et une qualité de servie sans faute à l’ensemble des clients.
Pour la maintenance du réseau, elle est exécutée dans le but de maintenir toutes les installations en bon état de fonctionnement afin de prévenir les incidents, réduire les avaries du réseau, prolonger la durée de vie des éléments et améliorer la qualité du service.
C’est en se basant sur le plan stratégique de GRTE qu’un plan de maintenance est élaboré par les directions concernées, en ciblant les actions-clés qui tiennent compte du comportement des équipements en exploitation et de l’expérience acquise à chaque incident.
Pole In Salah-Adrar-Timimoun et interconnexion internationale
« Le GRTE gère aussi le réseau appelé ‘Pole In Salah-Adrar-Timimoun’, qui est un réseau pour le transport mais qui n’est pas connecté au réseau Nord. C’est une boucle filiforme entre In Salah et Timimoun en passant par Adrar », explique aussi notre interlocuteur qui continue en rappelant que : « nous sommes interconnectés avec la Tunisie, le Maroc et l’Europe mais notre interconnexion avec la Tunisie n’est pas fermée, ce qui nous permettra d’aller jusqu’en Libye pour un apport supplémentaire en énergie électrique ». Actuellement, 300 mégawatts sont fournis à la Tunisie en permanence.
Digitalisation
Le GRTE a investi dans les nouvelles technologies pour parfaire sa gestion et garantir une disponibilité maximale du réseau de transport d’électrique. C’est l’ensemble des missions du GRTE qui ont été touchées par la digitalisation, d’abord le développement par l’acquisition d’ouvrages disposant des technologies les plus modernes et ensuite l’exploitation et la maintenance par la numérisation de tous les équipements de protection, de contrôle et commande des postes électriques dans le but de généraliser la commande et l’exploitation à distance à plusieurs niveaux.
La digitalisation des missions du GRTE permettra aussi d’optimiser la gestion du réseau grâce à une information disponible en temps réel, de minimiser le temps de reprise de l’alimentation en cas d’incident et d’assurer une gestion à distance et une prise de décision en temps réel. Le GRTE a aussi engagé une numérisation totale de ses équipements de comptage afin de minimiser le taux de perte.
Entrant toujours dans le cadre de la digitalisation de l’entreprise, le développement d’un réseau de télécommunications par fibres optiques permet la circulation d’un flux important d’informations pour l’exploitation et la conduite du réseau de transport de l’électricité, mais aussi pour répondre aux besoins de communication de l’ensemble des filiales du Groupe Sonelgaz.
Enfin, il y a lieu de noter que les ouvrages de GRTE sont digitalisés et numérisés à 100 %, ce qui permet d’avoir en temps réel une restitution fidèle et fiable de tout évènement et/ou incident survenus sur le réseau au niveau des postes de supervision à différents niveaux hiérarchisés conçus à cet effet ce qui rend les actions palliatives requises dans pareille circonstance faciles à mener à distance grâce à la chaîne complète de télé-conduite.
Perspectives ambitieuses
« Nous travaillons actuellement sur un plan de développement très ambitieux qui vient en tête en termes de ressources financières au niveau du groupe Sonelgaz et qui nous permettra, à l’horizon 2035, de doubler les chiffres actuels. Si nous suivons l’évolution de l’électrification à travers l’Algérie, nous avions en 1962 un réseau de 1200 km et 920 mégawatts de puissance installée, nous sommes donc passés actuellement à 32000 km et de 920 Mgw nous sommes arrivés à 68000, c’est dire l’effort d’investissements consentis et les réalisations effectuées », assure encore M. Yousfi.
Technicité tout azimut
« Nous avons des domaines de recherches et d’intervention qui nous oblige d’être toujours à l’avant-garde. Nous avons réuni les conditions nécessaires pour faire émerger des groupes d’experts dans divers domaines (BT, HT, lignes, phénomènes liés aux réseaux électriques) et le contrôle commande numérique qui était, il n’y a pas longtemps, l’apanage des entreprises étrangères », déclare le PDG du GRTE. Il continue en annonçant que la société qu’il dirige est sur un projet très ambitieux avec des chercheurs universitaires algériens dans le cadre des PNR, des projets de recherches pilotés par le ministère de l’enseignement supérieur dont l’objectif est d’avoir dans un court laps de temps (3 à 4 années) les premières télécommandes algériennes.
« Ce pays ne peut être soutenu que par ses habitants et le besoin pousse à la recherche et à la découverte. Il y a des équipements qui ont été délaissés depuis dix ans, mais en ces temps de crise, nous les avons repris, réparés et remis en service, grâce aux jeunes compétences, et je le dis avec fierté parce que c’est le pur produit de l’école algérienne. Ces jeunes compétences n’ont besoin que de quelqu’un pour les diriger, les canaliser et les mettre en confiance, je leur dis allez-y, qui ne tente rien n’a rien », a tenu à préciser M. Nabil Yousfi.
Tahar Mansour
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